Alors que le défilé du 20 mai se déroulait hier sur l’étendue du territoire national, un enfant de 4 mois a été abattu par balles dans un domicile à Muyuka dans le Sud-ouest du Cameroun, en proie à la crise sécessionniste. L’analyste politique Wilfried Ekanga tacle le pouvoir en place dans une sortie épistolaire parvenue à la rédaction de Lebledparle.com.
Le sang … d’un enfant … innocent
ILS ONT FAIT LA FÊTE À YAOUNDÉ !!
Une armée de monstres, un gang de malfrats a fait la fête à Yaoundé, pendant que le corps de 4 mois d’un nourrisson inconscient se faisait trouer par les balles d’une troupe de sauvages. Ils ont fait la fête à Yaoundé parce que dans leurs têtes remplies d’espace, tout va bien en Crevettonie. Le Cameroun se limite à Yaoundé, et donc, ils ont fait la fête à Yaoundé
Monsieur en noir, Madame en rose. C’était Mamadou et Bineta. La distribution parfaite des rôles selon le genre. Un homme escorté, mais désormais seul et en fin de parcours. Près de lui, une femme anormalement amaigrie, comme si elle avait pris sur elle, la charge insupportable des atrocités du monstre qu’elle accompagne. Ils ont voulu se persuader que tout est en ordre. Ils ont voulu nous persuader que le pays est calme. Mais ça ne marche pas. Car ce sont des barbares ; d’affreux barbares.
Un enfant nous est mort. Une fille nous est reprise. Maix eux, ils faisaient la fête à Yaoundé
La légende raconte qu’à l’époque des premiers hommes, Dieu avait dit au frère d’Abel : « Le sang de ton frère crie jusqu’à moi ». En 2019, c’est la rivière rouge de 37 années d’arrogance qui enflamme nos oreilles. C’était le 20 mai, c’était l’unité nationale, et un bébé a été déchiqueté. Puis, ils ont fait la fête à Yaoundé. Le sang de cet innocent petit être m’empêche de dormir, mais eux, ils ont sorti leur costume le plus cher et leur robe la plus suave pour s’exhiber comme des zombies électriques.
C’était leur 20 mai; leur unité nationale à eux. Alors bonne fête de l’illusion et du mirage. Aucun esprit équilibré ne s’y retrouve.
La négation d’un mal pourtant évident. Le rejet d’une catastrophe que tout le monde voit. Le refus d’accepter la réalité dans toute son horreur. Ils pensent que casser le thermomètre fera partir la maladie. Ils croient qu’en lançant bêtement « La situation est sous contrôle », les choses sont automatiquement réglées. Et donc, ils ont fait leur défilé en mode « démonstration de force », alors que c’est dans la résolution de nos crises que l’Histoire les attend. Mais ils assassinent des enfants et font la fête à Yaoundé
Si l’unité consiste à corrompre des pauvres citoyens par des pagnes, des billets de banque, du pain sec et de petits animaux aquatiques vendus dans des boites pour qu’ils aillent défiler, alors c’est une démonstration de faiblesse. On ne défile pas pour tenter d’impressionner dans le Néant Celui qui va au bras de fer avec ses compatriotes plutôt que d’essayer de les comprendre est comme une hyène aux dents cariées. Ce sont des animaux sauvages et faibles devant la vérité. C’est ce qui les rend si violents
C’est pour cette raison que, après avoir tué des femmes et leurs bébés sur le dos, ils ont perforé les chairs d’une fillette dans un berceau. Au même moment, c’était la fête à Yaoundé
Ils ont défilé avec des masques au Nord-Ouest. Cinq ou six personnes à peine ont défilé à Kumbo. Mais ils disent que tout va pour le mieux, et ils font la fête à Yaoundé
L’homme de près d’un siècle et qui tient désormais à peine debout, a tourné sur lui-même comme une momie ivre. Puis il a eu besoin de se faire aider à lever les bras pour un simple salut. Et la fête a continué à Yaoundé
Ils ont envoyé un fou sur France 24 dont le seul mérite a été de nous confirmer que nous avions raison de le traiter de fou. Ils ont envoyé sur les plateaux de télévision, une horde de plaisantins tous plus clownesques les uns que les autres, et qui ont pour une fois, été eux-mêmes choqués de leur propre bêtise, au point de s’excuser et de se corriger par vagues.
L’unité forcée et inexistante, en même temps que des femmes de ménage sont en prison, et se font juger par des détourneurs de fonds. Les mêmes qui en ce jour sinistre, font la fête à Yaoundé
Voici, mes chers, l’unité nationale d’une clique de terroristes en cravate, dont le champagne qu’ils tiennent a la couleur pourpre de la médiocrité, et le goût du sang de notre peuple.
Car le peuple, le vrai peuple lui, n’avait en ce jour, qu’une question unique : « Dans quelle province du Mali se trouve Muyuka? »
Ekanga Ekanga Claude Wilfried
( En l’an 64 de notre ère, sur le Mont Quirinnal, Néron jouait de la lyre pendant que Rome brûlait )