L’activiste anglophone et universitaire, Abdul Karim Ali, a été condamné à la prison à vie. Le verdict est tombé ce mardi 16 avril 2025 dans la salle du tribunal militaire de Yaoundé, au Cameroun. Une sentence sans appel rendue par un collège de trois magistrats militaires.
Il avait été interpellé en 2022 à Bamenda, fief du mouvement séparatiste anglophone dans la région du Nord-Ouest. Abdul Karim n’était pas un inconnu du grand public. Intellectuel engagé, il s’est fait remarquer par ses prises de position critiques à l’égard du pouvoir central. À la suite de son arrestation, il avait été transféré immédiatement à Yaoundé et placé en détention dans les locaux du Secrétariat d’État à la Défense (SED). Cette arrestation, mal vue par ses avocats, avait été qualifiée d’« enlèvement » par ces derniers.
Lors de la toute première sentence, le séparatiste avait écopé de trois ans de prison. Mais visiblement, cela n’aura pas suffi. En mai 2024, dans une lettre rendue publique par ses soutiens et citée par Le Courrier du Cameroun, Abdul Karim Ali contestait la compétence du tribunal militaire, affirmant « se reconnaître en tant que citoyen ambazonien » et refusant de se soumettre à « la juridiction annexionniste de la République du Cameroun ».
Malheureusement, la contestation d’Abdul Karim Ali n’a pas influencé le verdict des magistrats, qui est resté inchangé.