Le lundi 25 novembre 2019, après concertation avec le conseil national du MRC, le Pr Maurice Kamto a tenu un point de presse au cours de laquelle il a informé l’opinion publique que le parti politique qu’il dirige ne doit plus prendre part au double scrutin local de février 2020.
Les raisons du boycott du MRC
Le code électoral mauvais, les multiples crises qui secouent le Cameroun, à l’instar de la crise anglophone sont entre autres les raisons de rénonciation rénonciation avancées par le parti politique arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle de 2018.
Les divergences d’analyse
Cette décision apparue comme un coup de tonnerre dans le landerneau politique camerounais a été accueilli diversement. D’aucun y voient un suicide politique pour le MRC et l’incohérence de son leader qui a dit lors d’une des femmes du parti en début du mois de novembre que la politique de la chaise vide n’a jamais payé et qu’il est nécessaire que le MRC aille aux élections. D’autres y voient la volonté de ce parti de rester dans la cohérence de ses idées. Certains poussent le bouchon plus loin en soulignant que c’est parce que le parti a été incapable de constituer les listes de candidatures qu’il s’est désisté.
En sus de ces divergences de vue, le politologue Siméon Roland Ekodo Mveng pense plutôt que la renonciation du MRC titille le SDF sur l’aspect de la crise anglophone. Avant la présidentielle, avant la convocation du corps électoral pour le double scrutin municipal et législatif, le parti de la balance a toujours souhaité qu’on pacifie le Nord-Ouest et le Sud-Ouest avant d’engager une quelconque élection. Un souhait qui a été botté en touche par le régime de Yaoundé. Le MRC s’est accaparé si on peut le dire de cette bonne idée ou intention du SDF et l’exploite pour justifier son désistement au sujet du double scrutin de février 2020. C’est dans ce sillage que l’analyste politique Siméon Roland Ekodo Mveng a écrit sur son mur Facebook ce mardi 26 novembre que « l’absence du MRC à ces élections mettra en accusation la participation du SDF, notamment dans son bastion anglophone ». En d’autres termes concrets, le parti de Ni John Fru Ndi doit suivre le MRC dans le boycott s’il veut rester cohérent envers lui-même.
« Le SDF doit sortir du processus électoral actuel »
Emboitant le pas de ce socio-politiste, monsieur David Kenfack, militant convaincu et convaincant du SDF souhaite que son parti politique sorte du processus électoral actuel et rejoint le MRC dans le boycott. « Le SDF doit sortir du processus électoral actuel et revenir sur ses positions du début à savoir le boycott. On ne peut marcher sur le sang des camerounais au NOSO pour un poste de Député ou de Maire. Le grand dialogue national a été un fiasco. Le code électoral est biaisé », affirme le militant de la première heure du parti historique de l’opposition à l’ère du multipartisme. « Le SDF doit absolument abandonner ce processus électoral qui ne nous apporte rien depuis bientôt 30 ans. Ça devient impératif », ajoute-t-il.
« N’allons pas aux élections, ça ne nous rapporte rien »
« Je propose et souhaite au SDF de boycotter comme c’était décidé après la convention du corps électoral. C’était une bonne idée et aujourd’hui c’est le MRC qui en profite. De 92 à aujourd’hui qu’avons-nous profiter de nos participations aux différents scrutins ? Quelques maires députés et sénateurs qui sont malgré leurs compétences et détermination humiliés par le camp d’en face. Malgré tous les bruits avons-nous réussit à modifier le code électoral. Même le bulletin unique de vote ne nous est accordé. Dans le NOSO nous voulons marcher sur le sang de nos compatriotes pour chercher les postes d’élus à qui le régime ne facilitera pas le travail. N’allons pas aux élections, ça ne nous rapporte rien », poursuit-il.
Le Prêtre Jésuite Ludovic Lado s’inscrit dans la même veine. « J’invite le SDF et l’UDC à suivre l’exemple du MRC pour rejoindre le front national du Boycott des élections du 09 février au CMR », a-t-il écrit ce mercredi 27 novembre 2019 sur son mur Facebook.
Militant depuis 1992, David kenfack conseiller juridique à la circonscription électorale de Nkongni dans la Menoua. Il est candidat au conseil depuis plusieurs élections y comprise la dernière de 2013. Pour rappel, le SDF a boycotté les élections législatives de 1997 au Cameroun.