Cinq ans avant la fin du mandat de Paul Biya contracté en octobre 2018, sa succession comme a suscité les réflexions au sein de l’opinion nationale. Si l’Avocat Ma Christian Bomo Ntimbane pense que le prochain président du Cameroun gagnera la présidentielle avec le jeu tribal, ce n’est pas le cas de Siméon Roland Ekodo Mveng, politologue qui définit le prototype du futur président de la république camerounais à travers une lecture plutôt objective, qui ne prend en compte le jeu tribal. Il propose enfin le système politique qui correspond au Cameroun actuellement.
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Une alternance audacieuse, profonde et profitable au Cameroun devra dépasser le simple remplacement du bloc sortant par un groupe politique assoiffé de rentes, de positionnement ou de vengeance. Elle devra élaguer l’idée de substitution tribale pour devenir également une transition de mentalités collectives. Elle devra contourner les agendas monarchiques de cooptation et les régulations conservatrices néocoloniales du pouvoir à l’avantage éternel des dynasties aux affaires et des réseaux de la françafrique. Autrement on retombera dans les miasmes de la mal gouvernance et de l’exclusion qui compromettent sérieusement l’avenir de l’État-Nation et du vivre ensemble dans un pays immensément riche en proie à la balkanisation.
Les dissolvants attirés du tribalisme dans une société politique traditionnelle pré démocratique seraient la compétence, l’économie de marché, l’État de droit et l’amour du prochain. On ne peut pas moderniser la démocratie et les institutions républicaines quand vous avez, en lieu et place des partis politiques professionnels idéologiquement marqués; des cartels électoralistes de conservation et de conquête de pouvoir, des comptoirs régimistes de diversion de l’opinion et traction de prébendes, des confréries ethniques en mal de captation et colonisation de l’administration publique et des clubs de frustrés.
Maintenant pour conjurer le chaos d’un affrontement inutile et notamment, pour retrouver les équilibres géopolitiques et l’unité nationale dans un contexte de guerre séparatiste et de suspicion généralisée, il ne serait pas farfelu le moment venu, et après avoir réglé la question de la transparence et de l’intégrité électorale; d’expérimenter un système fédéraliste comme celui du Canada qui promeut le multiculturalisme et la justice sociale aux niveaux fédéral, régional et municipal, ou peut-être de donner, par convention le pouvoir également à un Bamileké ou à un anglophone après les 60 ans de régime d’un fils du Nord et du grand Sud…
Siméon Roland Ekodo Mveng