La panne fréquente des appareils d’hémodialyse à l’Hôpital régional de Bamenda est la cause de nombre décès des personnes souffrants d’insuffisance rénale.
C’est le cas de la trésorière de l’Association d’hémodialyse, Stella Tita, décédée le lundi 6 mai 2019, pour la non-opérationnalité des appareils de dialyse.
Une situation qui a provoqué la colère des patients atteints d’insuffisance rénale qui ont organisé une grève devant le centre d’hémodialyse le mardi 7 mai pour attirer l’attention des autorités sur la situation qui est la leur.
D’après Cameroun Actu qui relai cette information, « la vie du défunt aurait pu être sauvée si les appareils de dialyse étaient fonctionnels ».
Interrogé par nos confrères, le vice-président de l’Association d’hémodialyse du Nord-Ouest et de l’Ouest, Francis Mbinglo Wanso évoque l’idée d’une négligence : « Nous étions avec Stella vendredi de la semaine dernière. Elle est décédée des suites d’une négligence de la part du gouvernement qui ne s’est pas assuré que les machines sont entretenues en permanence pour le traitement des patients souffrant d’insuffisance rénale. Vous ne pouvez pas imaginer qu’il n’y a pas de technicien résident pour s’occuper de ces machines. En cas de panne, les autorités hospitalières ici doivent appeler Yaoundé pour dépêcher un technicien. Nous sommes tenus d’être ici, car aucun autre centre ne peut accueillir des patients d’ici », a-t-il avancé.
Ce dernier révélé également que « le technicien, arrivé de Yaoundé, avait réparé deux des machines ».
Selon Cameroun actu, lors d’une réunion de crise organisée à la suite de cet incident, le Dr Thompson Kingue, directeur de l’hôpital régional de Bamenda, a déploré le décès de Tita et a assuré aux patients que le ministre de la Santé publique, le délégué régional de la Santé publique et le gouverneur du Nord-Ouest travaillaient d’arrache-pied pour assurer des réparations constantes des machines. « Il y a plus de 65 patients qui suivent des traitements ici et nous essayons de laisser le gouvernement réparer toutes ces machines, car les pièces de rechange sont rares », a rassuré Thompson Kingue
Regina Nyamusa, une patiente en détresse se confie : « Vous pouvez voir que mes jambes sont enflées et que je ressens beaucoup de douleur. Que le gouvernement vienne à notre secours. Quand nous entrons dans ces machines, nous passons au moins deux heures et quand vous sortez, vous vous sentez plus frais, vous respirez bien ».
Après la réunion de crise, le directeur de cet établissement hospitalier a fait appel à des techniciens pour réparer les machines. Mais pendant deux jours, ces derniers n’ont pas pu travailler pour absence d’électricité : « Lorsque l’électricité a finalement été rétablie, les techniciens ont eu du mal à réparer les machines en raison du manque de pièces de rechange et que seul le ministre pouvait intervenir à cet effet », a indiqué le directeur.