C’est la substance de deux correspondances du Chef de l’Etat adressées aux présidents des chambres parlementaires et au premier ministre ce lundi 17 juin 2019.
Conformément à l’article 170 du Code électoral et à l’article 15 de la constitution, le Président de la République souhaite qu’on proroge le mandat des conseillers municipaux jusqu’au 29 février 2020 et des députés pour une période de deux mois à compter du 29 octobre 2019.
Le Chef de l’Etat souhaite la prorogation du mandat des députés, dans le but de leur donner la possibilité d’adopter en novembre/décembre 2019 le projet de loi des finances 2020. En ce qui concerne les conseillers municipaux, le Président de la République veut harmoniser le calendrier du double scrutin législatif et municipal d’ici février 2020.
Les justifications de ce projet de nouvelle prorogation sont curieuses. Pour les députés actuels, leur donner la possibilité d’adopter en novembre/décembre 2019 le projet de loi des finances 2020. Et ensuite, pour les conseillers municipaux, harmoniser le calendrier du double scrutin législatif et municipal d’ici février 2020.
Le gouvernement avait justifié la prorogation précédente d’un an avec un supposé chevauchement des calendriers électoraux au cours de l’année 2018. Certains observateurs avertis de la chose politique n’accueillent pas favorablement cette nouvelle prorogation. « C’est avec stupéfaction que l’on découvre que pour un nouveau report de 6 mois, le même gouvernement excite de la nécessité de donner le temps aux députés en exercice de voter la loi des finances 2020. Comme s’il était incompatible que des députés nouvellement légitimés puissent recevoir, examiner et voter les projets de textes gouvernementaux », écrit Alex Gustave Azébazé sur son mur Facebook ce lundi 17 juin 2019.
Alex Gustave Azébazé pense que le gouvernement veut gagner en temps pour essayer de résoudre d’abord les multiples crises qui secouent le Cameroun actuellement avant de passer aux élections. « Visiblement, le gouvernement, pris en tenaille avec les exigences diverses relatives aux crises qui parcourent le Cameroun et dont les partenaires bi et multilatéraux lui conseillent de résoudre avant d’aller à de nouvelles élections, pourrait ainsi vouloir se donner plus de temps. Pour quoi faire? That’s the question », ajoute le promoteur d’AGA médias.