L’on apprend de plus en plus sur la mystérieuse disparition de l’évêque de Bafia, Jean-Marie Benoit Bala qui continue de faire grand bruit au Cameroun.
Les recherches s’activent autour du pont d’Ebebda pour tenter de retrouver le prélat dont le véhicule a été retrouvé avec ses pièces d’identité ainsi qu’un bout de papier portant les mots « je suis dans l’eau » stipulant ainsi qu’il se trouve dans l’eau sous le pont sur la Sanaga à Ebebda (localité située à 80Km de Yaoundé la capitale). Que s’est-il passé avant sa tragique disparition ?
D’après une enquête du journal en ligne Journal Du Cameroun, c’est l’Abbé François-Xavier Ayissi de la paroisse de Balamba (département du Mbam et Inoubou) qui est le 1er à reconnaitre le véhicule de l’Evêque. Nous sommes en début d’après-midi, ce mercredi 31 mai, traverse le pont de l’Enfance sur le fleuve Sanaga, à Ebebda. « Au beau milieu de la traversée, il reconnait le véhicule de l’évêque de son diocèse, une Land cruiser de couleur blanche, de la marque Toyota, stationnée sur le pont. Le prélat s’arrête, se rapproche du véhicule et constate que l’évêque ne s’y trouve pas. Il n’y a personne dans l’habitacle de l’automobile », raconte le journal.
L’Abbé François-Xavier Ayissi n’est pas le seul à avoir reconnu la voiture blanche. Une religieuse du diocèse de Bafia, la Sœur Eleonora a reconnu également en mâtiné le véhicule de Mgr Jean-Marie Benoît Bala sur le pont en passant. « Quelques heures plus tard, de retour de sa sortie, la sœur Eleonora trouve l’Abbé François-Xavier Ayissi auprès du véhicule de l’évêque. Tous deux décident d’en savoir plus sur ce fait inhabituel. Ils se rapprochent alors et constatent que les pièces personnelles de l’évêque et celles du véhicule sont posés sur l’un des sièges passagers. Ces documents dissimulent mal une feuille portant l’en-tête du diocèse. Sur ladite feuille, il est écrit « Je suis dans l’eau ». L’Abbé François-Xavier Ayissi et la sœur Eleonora donnent aussitôt l’alerte », explique Journal du Cameroun
Selon les témoignages des deux hommes, le message « Je suis dans l’eau » qui est accompagné d’une signature est bien son écriture. Si pour certains on pense à un suicide, pour les prêtres, les religieuses et les fidèles du diocèse de Bafia, Mgr Jean-Marie Benoît Bala n’a pas pu se suicider. « D’après Jean-Jacques Eloundou Fouda, délégué départemental des Transports du Mbam et Inoubou, par ailleurs fidèle catholique proche de Mgr Jean-Marie Benoît Bala, l’évêque n’avait parlé à personne d’un souci quelconque. Physiquement, il ne présentait aucun signe apparent de maladie » , rapporte le journal qui cite le délégué. « On était ensemble récemment encore lors de la célébration du 20 mai. On était assis avec lui à la tribune d’honneur ». D’autres proches de l’évêque n’ont pas non plus noté de changement dans ses habitudes ces derniers jours, sauf mardi.
Les zones d’ombre
Il est plus de 18h ce 31 mai. La sœur Scholastique est assise sur l’espace piéton du pont. C’est une proche collaboratrice de l’évêque de Bafia. Elle est visiblement affectée par cette disparition soudaine. La religieuse raconte que Mgr Jean-Marie Benoît Balla a pris son repas mardi entre 19h et 20h. Elle s’en souvient parce que la cuisinière du diocèse a quitté son travail peu après 20h.
Après avoir soupé, raconte sœur Scholastique, le prélat s’est retiré dans ses appartements privés. Aux environs de 23h, Mgr Jean-Marie Benoît Bala a quitté le diocèse, contrairement à ses habitudes. D’après le témoignage du vigile, l’évêque avait pris lui-même le volant du 4×4 retrouvé sur le pont. Pourtant, d’après la sœur Scholastique, l’évêque n’aimait pas conduire la nuit. De plus, il avait pour habitude, lorsqu’il sortait tout seul, de prendre son autre véhicule, une berline bleue de marque Toyota également.
Autre curiosité
En quittant l’évêché, Mgr Jean-Marie Benoît Bala a dit furtivement au vigile qu’il partait sur Yaoundé. Une attitude que ne reconnaissent pas ses proches. Selon des propos d’un prêtre du diocèse de Bafia, corroborés par d’autres collaborateurs du disparu, Mgr Jean-Marie Benoît Balla prévenait toujours lorsqu’il se déplaçait. « S’il ne disait pas, il laissait un mot », affirme la sœur Scolastique.
Le 31 mai, le chauffeur de l’évêque s’est présenté au travail comme tous les matins. Le prélat n’avait pas fait signe de vie toute la matinée. Ses numéros de téléphone n’étaient pas disponibles. « Quand j’ai essayé de l’appeler et que ça ne passait pas, je n’ai pas insisté. Je me suis dit qu’il se reposait », raconte sœur Scholastique.