Lebledparle.com, KAT
Dans une chronique dont lui seul a le secret l’analyste politique et désormais membre actif du MRC tire à boulets rouges sur Paul Biya et son bureau politique. Intitulé « les 10 petits monstres », le texte se sert de la dérision pour dénoncer les actions des membres du gouvernement et du chef de l’état Paul Biya. Lebledparle.com s’est procuré les propos de Wilfried et vous les dévoile.
« il était une fois, un royaume peuplé de 10 petits monstres C’était le royaume de Crevettonie.Un jour que Satan passait dans le pays Ils allèrent tous à sa rencontre :
Le premier petit monstre s’avança : il s’appelait René Sade. Il était chargé du Mensonge et de la Propagande, par des paroles vides et fades Lorsqu’on tira sur une femme sans défense, il proclama les balles « non létales ».
En gros, vous pourriez les recevoir en plein cœur sans qu’elles ne vous soient fatales Et ainsi allait la vie Et ainsi allait la folie
Le Deuxième Monstre s’avança : Son nom était Matanga NjoIl était de la race la plus pure, et la plus parfaite des salaudsIl avait fait venir chez nous des voleurs supposés d’une ONG étrangère Pour légitimer la fraude et le vice, par des déclarations mensongères On l’entend souvent dire : « la loi sera appliquée dans toute sa rigueur »Drôle d’ironie tout de même même, venant d’un ancien braqueur
Le Troisième Monstre s’avança : c’était Nguino le Perfide Il faisait semblant d’être fou, mais en fait il était sage Et c’est bien ce qui le rendait fou, et de manière sauvage Il avait reçu pour mission de créer des frontières où il n’y en avait pas Mais la maladroite supercherie transforma le chasseur en appâtOn lui avait confié la tâche ingrate de jouer les faux idiots Sauf qu’à force d’imiter les chiens, on devient soi-même un petit chiot.
L’on appela le Quatrième Monstre : Nganoui était son nomIl aimait l’argent : oui l’argent. Le fric. Les jetons.Il nous a présenté des routes cabossées à des prix irréels 11 millions de billets verts par kilomètre. Une route menant au ciel Mais ne vous en faites pas pour lui. Il n’est pas en prison La Crevettonie est un royaume qui aime les voleurs de millions
C’est ainsi qu’approche le Sixième Monstre : Ndongo l’InfâmeSa roublardise dépassait celle du Diable et de sa femme Lui aussi était passé maître dans l’art de détourner les fonds On lui avait confié l’achat de milliers d’ordinateurs, et on n’a jamais revu les rondsNe vous inquiétez pas pour lui non plus, il vient d’être promu Je vous l’avait bien dit : la Crevettonie aime les zébus
Alors apparut le Sixième Monstre : C’était Ngoui-Ngoui Fernand Secrétaire Général à la Présidence du FainéantAyant perdu la CAN à cause d’une feymania des marchés Il s’active à présent au projet d’une succession de gré à gré Il est convaincu que le pouvoir est comme un sac à main Une affaire de famille, qui passe de main en main
Le Septième Monstre s’avança : il s’appelait PascalIl était comme une pierre inutile, mais qui de temps en temps sert de cale On l’envoyait hurler partout comme un mufle, et défendre l’inexcusableEt il attendait en retour Sa promotion, dans une persévérance inquantifiable Mais comme la cigale qui chantait bêtement pendant l’été Lorsqu’il réclamera ses comptes, on lui demandera de danser
Et au Huitième Monstre de s’avancer : Maître Toto A qui on avait fait de belles promesses derrière des fenêtres sans rideaux Il était la preuve qu’un affamé ne devrait pas faire la politique Car pour un ou deux sous, on lui fera chanter des Cantiques On lui avait confié une tâche similaire à Nguino le Perfide Mais doté d’une intelligence inférieure, il s’y broya la carotide
Le Neuvième Petit Monstre se montra : Le Prince Atango en chair et en sang Il fut chargé de nous faire comprendre qu’on perdait notre temps On avait beau avoir toutes les preuves que la tricherie était devenue loi Son rôle était de faire passer la fraude et l’esbroufe encore cette fois Il avait l’occasion d’entrer dans la légende de façon mémorable Mais quand l’Histoire gravera ses héros sur la pierre, il sera déclaré « irrecevable »
On en arriva au Dixième Monstre : à ce cher Paul Mais il ne pu avancer d’un pas, ni même remuer les épaulesEt il resta là, immobile, comme paralysé par le poids des ans Et par son absence totale de résultats. Car oui, c’était lui le Fainéant Sous son règne teinté de Grandes Elucubrations et de Grandes HumiliationsLa Crevettonie fonçait droit vers la Grande Perdition
C’était le Monstre Ultime qui vous promettait des Glissements Et mentait à chaque fois que tout redeviendrait comme avant Il ment comme il respire, et même pendant son sommeil Et il te mentira encore cette nuit, juste avant ton réveil»
Claude Wilfried Ekanga Ekanga ( Contes des 1000 et 1 Monstres )
