Selon le journal Le Messager en kiosque ce 7 décembre 2020, l’ingénieur allemand d’origine camerounaise Wilfried Siewe a recouvré sa liberté samedi dernier.
Motif de l’interpellation
Wilfried Siewe avait été soupçonné d’être de connivence avec la Brigade anti-sardinard (BAS).
En effet, « profitant de la journée, il avait décidé de faire quelques photos pour immortaliser leur séjour au pays natal. Frappé par la splendeur de la Cathédrale de Yaoundé, la Poste centrale, le jeune touriste va également prendre des photos au Palais de justice. Mal lui en prend…Wilfried Siewe va être interpellé et sommé de remettre son appareil. L’homme s’exécute. En consultant l’appareil photo, les policiers découvrent des images d’une manifestation de contestation qui s’était déroulée en Allemagne et imputée à tort ou à raison à la Brigade anti-sardinards (BAS) », retrace le journal de feu Pius Njawé.
Coup de théâtre
Une accusation qui avait valu au concerné une interpellation par le Groupement mobile d’intervention (GMI) ensuite dans les locaux de la Police judiciaire. Ici, l’ingénieur est gardé à vue et sera déféré au Tribunal militaire où il est placé en détention provisoire.
Comme un coup de théâtre : « La chance semble sourire au prévenu puisqu’avant même la date de la première audience » lorsque le détenu jouit de la grâce présidentielle au même titre que les prisonniers du MRC le 5 octobre 2019.
Une autre péripétie survient le 22 juillet 2019 lorsque Wilfried Siewe doit purger trois ans de prison ferme dans le cadre de la mutinerie à la prison centrale de Kondengui.
« Qui va réparer ce grave préjudice »
Au terme de son séjour en milieu carcéral : « sevré de liberté et incapable de jouir de ses droits, l’homme est libéré. Sans être jugé mais condamné pour rien. Comment va-t-il rattraper ce temps perdu ? Qui va donc payer la note (salée) ? Qui va réparer ce grave préjudice causé sur un individu qui a perdu son emploi entre temps et n’est pas sûr d’en trouver un autre dans ce pays où la crise de l’emploi est une réalité implacable ?», s’interroge le quotidien Le Messager