Problèmes de distribution, siphonnage, stocks spéculatifs… La denrée est au centre de tourments des consommateurs.
L’approvisionnement en gaz domestique est loin d’être un fleuve tranquille au Cameroun. Plusieurs obstacles se dressent entre sa production et sa distribution aux consommateurs.
Difficultés de distribution
Pendant de longues semaines, le gaz SCTM n’était pas visible. Dans les stations d’Olezoa à Yaoundé, c’est à peine si le produit a été vu tout au long du mois d’août. A Etoudi et Essos, les consommateurs sillonnaient les points de vente au détail sans succès. En fait, la SCTM a connu d’importants problèmes de trésorerie. Il y a quelques jours, la Commercial Bank of Cameroon (CBC) s’est engagée à éponger 50% de sa dette vis-à-vis de Tradex, soit deux des quatre milliards de F dus. Du coup, les approvisionnements ont repris. Selon Malloum Bra, chef des dépôts à la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), en moyenne 4000 bouteilles de 12,5 kg sont enfûtées chaque jour à Yaoundé et Douala.
Siphonnage
Tapis dans l’ombre, ils sont nombreux à s’adonner à cette activité. En moins d’un mois, plus de 500 bouteilles de gaz siphonné ont été saisies auprès de deux commerçants par la délégation départementale du ministère du Commerce (MINCOMMERCE) pour le Mfoundi. L’un effectuait sa besogne au sein d’un domicile familial au quartier Kondengui, tandis que l’autre s’y évertuait dans un container au carrefour Sous manguiers. Une bouteille Camgaz ou Stargaz était répartie en deux, voire trois bonbonnes SCTM. Ce sont les riverains et les ménagères insatisfaites de la contenance de leurs bonbonnes qui ont mis la puce à l’oreille des éléments du MINCOMMERCE. Des procédures judiciaires sont en cours.
Stocks spéculatifs
C’est une cargaison de 672 bouteilles de gaz SCTM qui a été saisie à Bafoussam en juin dernier par la délégation départementale du MINCOMMERCE de la Mifi. D’après le délégué départemental, Patrice Parfait Eyinga, il s’agit de stocks de spéculation. « Il est question de normaliser le circuit de distribution et de redonner confiance au consommateur», a indiqué le délégué. Les bouteilles saisies ont été mises en vente au prix homologué de 6 500F, dans un contexte où les ménages de la capitale régionale éprouvaient des difficultés à s’approvisionner.
Hausse des prix
« Plusieurs ménagères ont eu à se plaindre d’avoir acheté des bouteilles SCTM à 7000 F et parfois même 8000 F compte tenu de la forte demande qu’il y a autour du produit », déclare Hilaire Foumane, chef de la brigade départementale des contrôles de la répression des fraudes du Mfoundi. Ironie du sort, le contenu de ces bonbonnes se vidait au bout de quatre ou huit jours. A Soa, le prix homologué de 6500 F n’est pas toujours respecté par les commerçants qui écoulent le produit à 7000 F.