Le chef d’antenne de l’arrondissement de Jakiri d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge d’organisation des élections au Cameroun, « a été abattu par des terroristes séparatistes, mercredi », a indiqué, vendredi, à Anadolu, Adolphe Lélé Lafrique, gouverneur de la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun.
« Gilbert Yufola a été abattu de plusieurs balles à l’extérieur de la porte de sa résidence à Bamenda », chef-lieu de la région du Nord-Ouest, a précisé cette autorité.
Ce nouvel attentat fait suite à l’annonce des élections sénatoriales prévues le 12 mars au Cameroun.
Il faut rappeler à l’annonce des élections sénatoriales en début d’année par le président camerounais Paul Biya, plusieurs leaders séparatistes anglophones ont annoncé à travers les réseaux sociaux qu’aucune élection ne se tiendra dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest anglophone du pays. Les séparatistes ont également menacé les leaders politiques ainsi que les organisateurs des élections.
« Les élections convoquées par le Cameroun le 12 mars sont interdits en Ambazonie (zone anglophone », a annoncé dans un tweet, mardi, Ayaba Cho Lucas, chef du mouvement armé séparatiste (Ambazonia défence force).
Après une période de trêve, des groupes armés séparatistes reprennent les hostilités dans les régions anglophones.
Selon les autorités de sécurité du Cameroun, au moins quatre éléments des forces de défense et de sécurité ont été tués la semaine dernière dans la zone anglophone.
Rappelons que depuis 2016, les régions du Cameroun anglophone sont le théâtre d’un conflit oublié entre les séparatistes et les forces du gouvernement.
D’après des études de terrain et des recherches effectuées dans la documentation librement publié en décembre dernier par l’ONG Human Rights Watch, « au moins 4 000 civils ont été tués aussi bien par les forces gouvernementales que par les combattants séparatistes armés » depuis la fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les séparatistes réclamant l’indépendance des régions anglophones minoritaires du pays.