Au cœur de l’économie numérique camerounaise, CAMTEL (Cameroon Telecommunications) se trouve à un carrefour décisif. Avec un sureffectif estimé à 4 000 employés et une dette abyssale de 600 milliards, la situation de l’opérateur historique suscite des inquiétudes légitimes quant à sa pérennité.
Fondée avec la mission de connecter le Cameroun au reste du monde, CAMTEL a longtemps joui d’un monopole dans le secteur des télécommunications. Cependant, l’évolution rapide du marché et l’arrivée de concurrents agiles ont mis en lumière les faiblesses structurelles de l’entreprise.
La question du sureffectif est particulièrement épineuse. Avec un personnel pléthorique, CAMTEL fait face à des défis de gestion des ressources humaines et de productivité. Cette situation est exacerbée par une dette qui pèse lourdement sur les finances de l’entreprise, limitant sa capacité à investir dans des infrastructures modernes et à innover.
Face à ces défis, une restructuration semble inévitable. Les experts s’accordent à dire que CAMTEL doit impérativement se réinventer pour rester compétitive. Cela pourrait passer par une rationalisation des effectifs, une réorganisation interne, et une refonte de sa stratégie commerciale.
Paul Biya n’est pas d’accord
La volonté de restructuré Camtel n’a malheureusement pas reçu l’aval de Paul Biya. Le chef de l’État a demandé de surseoir au schéma de réhabilitation visant une privatisation et une segmentation de de la société CAMTEL. « Dans le cadre des travaux du Comité interministériel de la Mission de réhabilitation dédié à l’objet susvisé, j’ai l’honneur de vous faire connaître sur Monsieur le Président de la République vous prescrit de surseoir à tout schéma de réhabilitation visant la privatisation de la Société CAMTEL ou de tout segment de son activité », a écrit Ferdinand Ngoh Ngoh dans sa correspondance.