Dans son homélie au vitriol le 1er janvier dernier, Mgr Barthelemy Yaouda, l’évêque de Yagoua dénonce l’inertie du régime de Yaoundé, et les souffrances qu’il inflige aux Camerounais. Puisant dans la stylistique, il fulmine que le résident de la République dépose le tablier et « rentre au village ». « On ne va pas souffrir plus que ça encore. On a déjà souffert. Le pire ne viendra pas. Même le Diable qu’il prenne d’abord le pouvoir au Cameroun et on verra après », lance le prélat sous l’applaudissement d’une foule de fidèles.
Des propos que les pontes du régime digèrent toujours mal. Dans une vidéo qui fait le tour de toile depuis ce dimanche 19 janvier 2025, l’on aperçoit le président de l’Assemblée Nationale, Cavaye Yéguié Djibril, devant une foule acquise à sa cause faire des sermons sur la notion de « diable ».
« Les catholiques devraient convoquer cet évêque-là, à Rome pour qu’ils nous montrent le diable. Dans le cas contraire, cela veut dire que tous les catholiques disent la même chose. Personne n’a encore vu le diable. Même les païens n’ont jamais vu le diable. Personne n’a jamais vu le diable, il n’y a que cet évêque qui connait où se trouve le diable », a soutenu Cavaye Yeguie Djibril.
Pour de nombreux observateurs, cette sortie du PAN, troisième personnalité de la République, est une preuve que l’homélie du prélat fait des vagues au sommet de l’Etat en cette année électorale.
« On n’a jamais appelé le diable à venir gouverner le Cameroun »
Invité de l’émission « L’Arène » sur Canal 2 International, l’abbé Etienne Bakaba est d’ailleurs revenu sur ces déclarations controversées de l’évêque de Yagoua. Pour le prêtre de l’archidiocèse de Douala, « personne n’a appelé le diable à venir gouverner le Cameroun ».
« On n’a jamais appelé le diable à venir gouverner le Cameroun. Si vous ne comprenez pas ce que c’est les métaphores, les figures de style, ce n’est pas moi qui vais vous renvoyer au lycée faire votre classe de Première », a déclaré le prêtre en service à l’archidiocèse de Douala, répondant au confrère Auréole Tchoumi.