Le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril n’a pas usé de la langue de bois pour égrainer les mobiles l’ayant amené à limoger Gaston Komba de son poste de Secrétaire général de la chambre basse du parlement.
Avant d’inviter ses collaborateurs du bureau de l’Assemblée nationale à lui donner leur onction pour relever de ses fonctions celui qui était jusque-là secrétaire général de la Chambre basse du Parlement, Cavaye Yeguie Djibril a exposé les motifs de sa décision.
« Je voudrais vous le dire pour le déplorer, que l’image de l’institution et de son chef est écornée et traînée dans la boue chaque jour qui passe par le seul fait d’un fonctionnaire irrespectueux, méprisant et véreux (…), en liaison incestueuse avec la presse, il est dans tous les débats télévisés et dans les réseaux sociaux, pour vilipender et salir sans cesse notre chef d’Etat, le patron du parti, et moi-même votre serviteur », regrette le Président de l’Assemblée nationale.
Pour Cavaye, l’ex député du Nkam « n’a qu’à aller s’amuser avec les réseaux sociaux. Il n’a qu’à écrire. Il n’a qu’à nous insulter. Nous sommes de grands hommes. Nous ne pouvons pas écouter ce que M. Komba nous dit ».
Alors que le débat enfle encore sur l’affaire de la police d’assurance qui laisse éclater la crise de confiance entre les deux premières personnalités de l’Assemblée nationale, Cavaye accuse de façon hermétique son ancien principal collaborateur d’avoir mal géré les fonds. « Après des contrôles de routine effectués par les questeurs, la gestion financière du Secrétaire général est catastrophique et chaotique avec une gabegie sans précédent qui exige que des comptes soient rendus », lâche-t-il, tout en invitant les questeurs à « rendre compte de la gestion de M. Komba ».
Au passage, Cavaye peste contre un homme que d’aucuns considèrent comme celui qui aura modernisé l’administration de l’Assemblée nationale, mais que lui, voit davantage comme un rescapé politique. « Un fonctionnaire…qu’on avait cru utile d’aider en son temps, en le repêchant d’une élection législative perdue, où il a été littéralement battu sur le terrain, pour le laisser à ce poste», regrette-t-il visiblement. « Aujourd’hui, monsieur Komba est devenu un opposant », a-t-il constaté. Alors, « nous ne pouvons plus travailler avec lui », dit-il.