Un peu plus de 4 millions de FCFA, c’est ce que coûte un malade souffrant du Covid-19 au Cameroun. Cette somme qui n’est qu’une valeur moyenne approximative et loin de la réalité comme l’a indiqué le corps médical, inquiète au cas où la contamination se poursuit, et s’étend sur une longue période.
D’après les précisions du Pr Pierre Fouda, directeur de l’hôpital central de Yaoundé « au bas mot, l’État camerounais débourse au moins 4,2 millions afin que le patient atteint du Coronavirus, recouvre la santé. J’exclus de cette enveloppe globale les frais d’alimentation et de la literie qui sont offerts gratuitement. »
Le protocole de soin des malades de Covid-19 comprend notamment la mise sous respiration artificielle. À l’hôpital central de Yaoundé, chaque bonbonne d’oxygène, coûte 70 000 FCFA, il en faut trois par jour pour chaque patient. Sans dire que la totalité du matériel qui est employé pour le traitement des sujets est non réutilisable. D’ailleurs, il est immédiatement incinéré après utilisation, pour limiter le risque de contamination du virus.
Par ailleurs, le personnel sanitaire renseigne qu’un patient consomme 300 000 FCFA en moyenne par jour sur une période de 14 jours minimum.
L’hôpital central de Yaoundé et plusieurs autres structures sanitaires à travers le pays accueillent des victimes dont le nombre s’élève déjà à près de 200 cas, selon les informations publiées par le ministère de la Santé publique dans la matinée du 31 mars 2020.
La prise en charge gratuite des malades est prolongée pendant la période de convalescence. Ce qui laisse comprendre que ces frais qui sont perçus comme étant onéreux au vu de la situation économique du pays, ne couvrent malheureusement pas la totalité des frais associés aux besoins hospitaliers des malades.
« L’État doit devoir faire des mains et des pieds pour pouvoir traiter les patients et quand on connait notre capacité limitée du financement dans le secteur ne serai ce que de la santé au Cameroun, on voit bien que ce sera très difficile d’assumer le traitement pour un nombre très élevé de patients. C’est pourquoi aujourd’hui, il est plutôt question qu’on puisse travailler dur pour limiter ou alors pour repousser la maladie », soutien Albert Zé, économiste de la Santé.