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Censure : Internet, le cauchemar des dictateurs

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L’accès aux réseaux sociaux é été suspendu en Rdc. Comme il y a quelques mois au Tchad, en République du Congo ou au Gabon.


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Depuis dimanche 18 décembre 2016, des millions de Congolais sont privés de réseaux sociaux. Ainsi en a décidé l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (Arptc). L’Arptc a instruit les sociétés de télécommunication de « suspendre momentanément tous les réseaux sociaux » sur toute l’étendue de la Rdc.

Une situation qui n’est pas sans rappeler d’autres sur le continent et même ailleurs. Ce fut le cas au Tchad en février 2016. Depuis octobre 2016, L’Ethiopie filtre l’accès à l’Internet de façon régulière à l’aide de pare-feu informatiques, ralentissant souvent considérablement l’accès au réseau. En avril 2016, Le réseau Internet était carrément coupé à N’Djamena au lendemain de l’élection présidentielle. En République du Congo, le pouvoir de Denis Sassou Nguesso a choisi également de bloquer l’accès à l’Internet lors de la dernière élection présidentielle. Les Gambiens ont lors des dernières élections dans leur pays été coupés du reste du monde du fait de la désactivation de l’Internet et du téléphone.

À deux jours de la proclamation des résultats officiels du scrutin présidentiel ayant eu lieu au Gabon, on a noté une baisse puis une coupure d’Internet à Libreville, le 28 août 2016. Aussitôt, de nombreux internautes ont crié au sabotage, accusant le gouvernement de n’avoir pas avoir tenu parole à la suite de sa promesse de ne pas interrompre le signal avant, pendant et après le vote. Gabon Telecom faisait ainsi parvenir un communiqué dans lequel il informait sa clientèle de ce qu’«un incident technique a causé une interruption involontaire de ses services Internet pendant 45 minutes en début de soirée du dimanche 28 août 2016». Comment comprendre ces attitudes de certains dirigeants ? Selon un informaticien camerounais, les autorités africaines rament à contre-courant dans un monde de plus en plus numérisé.

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Dans «une approche anachronique, les autorités pensent ainsi étouffer toute utilisation abusive des réseaux sociaux aux fins de protestation contre le régime établi », affirme-t-il. L’historien et analyste politique Ahmadou Sehou affirme que c’est surtout en période électorale que plusieurs pays africains choisissent de limiter l’accès à Internet ou d’interdire carrément les réseaux sociaux. « La peur se manifeste par la crainte des mobilisations populaires spontanées et incontrôlées que rendent possibles ces nouveaux canaux par lesquels les mots d’ordre sont rapidement véhiculés et propagés. Les réseaux sociaux permettent également la circulation rapide de documents ou informations qui peuvent mettre en difficultés les régimes gouvernants tout en échappant à leur censure ou leur contrôle », précise-t-il.

Il ajoute que «ce sont de formidables outils de mobilisation et de transparence, que redoutent les régimes réfractaires à ces nouvelles évolutions et plus enclins à la prise de mesures radicales comme la suspension ou l’interdiction d’accès ». Au Cameroun, il y a quelques semaines, les réseaux sociaux ont été au cœur d’un vif débat, accusés par certaines personnalités, dont le ministre de la Communication, de toutes sortes de maux. Les médias publics, notamment Cameroon Tribune et la Crtv y ont consacré des dossiers.

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A-t-on envisagé à un moment dans les sphères du pouvoir de contrôler ces fameux réseaux sociaux ? D’après un cadre en service au ministère des Postes et télécommunications, « Camtel étant le principal fournisseur de la data aux opérateurs et le principal opérateur en charge du déploiement de la fibre optique au Cameroun, s’il arrivait que le gouvernement veuille limiter l’accès à l’Internet, Camtel aura un rôle majeur à jouer, car étant le principal fournisseur du pays ». A ses yeux, le régulateur peut jouer un rôle important, lui qui est en charge de l’assignation des fréquences radio – électriques aux opérateurs. C’est à travers ces fréquences que nos différentes communications sont fluides.


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