Dans un éditorial qui a servi de conclusion au programme spécial «veillée sur l’unité» diffusée sur la Crtv à la suite du discours présidentiel, Charles Ndongo a rappelé les points cardinaux de l’Unité nationale, non sans s’adresser à ceux qui, par une attitude pour ainsi dire désobligeante, mettent en mal cet idéal de vie.
Le 19 mai 2020, le Directeur général de la Crtv signait son grand retour en télévision, dans le cadre d’une émission spéciale dédiée au 20 mai, journée de célébration de l’Unité nationale au Cameroun. Une occasion pour le journaliste chevronné, de repréciser la symbolique de la fête nationale du Cameroun, aujourd’hui mise en mal comprise par certains concitoyens.
«Les tableaux qui se sont succédé sous nos yeux peuvent inspirer selon les cas, de la satisfaction, de l’indignation ou des interrogations. Car en effet, sur ce chantier de la construction de l’unité des filles et fils de ce pays, on ne peut pas nier qu’il y ait de solide acquis, mais aussi malheureusement, de vraies raisons de s’inquiéter», souligne d’emblée Charles Ndongo. «Ce qui devrait nous préoccuper, ce sont par exemple, ces enragés qui se déchaînent sur les réseaux sociaux pour crier leur haine envers leurs compatriotes qu’ils abreuvent des injures les plus sordides. Le danger c’est ça, si telle est leur conception du combat politique, ils se trompent lourdement», ajoute le patron de la télévision nationale.
«Il ne faut pas utiliser le paravent des réseaux sociaux pour compromettre le vivre-ensemble»
«Si tel est leur est leur conception de la liberté d’expression, qu’ils sachent qu’ils posent des actes dont ils ne mesurent pas les conséquences, car la haine c’est ça : ce manichéisme paresseux, qui réduit le Cameroun en deux grandes tribus, à droite, une bande de méchants, voleurs, menteurs, pervers et incompétents. À gauche, une armée de bons, saints, vertueux, purs et sauveteurs potentiels, non. Nulle part au monde, les choses ne sont aussi simples, aussi tranchées», argumente l’ancien reporter spécial auprès du président de la République avant de dénoncer les actions de nature fragiliser l’unité nationale.
«La haine c’est le mensonge gratuit et provocateur sur les autres et sur soi-même. Échafauder des chimères, sur des prétendus montages vidéo à on ne sait quelle fin. Inventer des maladies, des hospitalisations, des évacuations à des personnalités, c’est chercher autre chose qui n’a rien à voir avec l’opposition politique. Se cacher sur des pseudonymes pour vandalisés des édifices publics et attenter à la vie des artistes et des journalistes sur fond de tribalisme, c’est de l’obscurantisme, de l’intégrisme et l’illustration même de ce qu’Achille Mbembe, le plus des philosophes camerounais appelle, le «brutalisme», soutient Charles Ndongo.
Le diplômé de l’ancienne École supérieure internationale de Journalisme de Yaoundé (ESIJY) aujourd’hui ESSTIC, a également envoyé un message tacite au leader du MRC, Maurice Kamto.
«Dans l’arène politique, quand on perd une bataille, on se remet au travail pour préparer le prochain assaut, on ne court pas les pays, les rues et les plateaux de télévision en hurlant qu’on a remporté une improbable victoire, jouant les pyromanes, tout en brandissant le drapeau innocent d’authentiques sapeurs-pompiers. Il ne faut pas utiliser le paravent des réseaux sociaux pour compromettre ce qui fonde notre vivre-ensemble en tant que nation.»
Il invite in fine tous les camerounais à prendre «soin de notre unité nationale comme en ces temps de Covid-19, nous prenons soin de notre santé».
https://www.youtube.com/watch?v=EU_4GSvV__0