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Christian Bomo Ntimbane : « Le problème du Cameroun, c’est la faiblesse du pouvoir judiciaire »

Bomo Ntimbane C

Lettre ouverte aux magistrats camerounais :

Chers compatriotes magistrats,

Le problème du Cameroun n’est pas véritablement le Président Paul BIYA et de ses différents gouvernements.  Ce n’est non plus les proches collaborateurs comme on l’entend, ça et là.

Le problème du Cameroun, c’est la  faiblesse du pouvoir judiciaire, c’est la renonciation de nos magistrats à assumer leur sacerdoce, qui est celui de rendre  courageusement justice  et de sanctionner les forts et les puissants quand ils abusent des droits des faibles.

Si les magistrats résistaient aux assauts du pouvoir exécutif en sanctionnant  courageusement ses actes, le régime  Biya serait moins oppressif.

Car dans tous les systèmes politiques, y compris dans les démocraties les plus évoluées, les pouvoirs exécutifs ont toujours essayé mettre la justice sous leurs ordres.

Le célèbre penseur politique Montesquieu l’avait constaté, il y a des siècles à travers cette maxime :

« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir »

Au Cameroun, le pouvoir exécutif a réussi à faire de vos carrières et la recherche de vos bien- être personnels et de vos familles, à travers les nominations, l’objectif de votre profession.

Résultats des courses on assiste à la banalisation généralisée de la mysterité de votre serment qui vous confère à vous seuls sur la terre de juger les hommes comme Dieu les juge au ciel.

Pour approfondir :   La revue de presse camerounaise du lundi 29 juillet 2024

Un pouvoir que le Président de la République n’a pas sur ses concitoyens.

Comment pouvez- vous dès lors renoncer à ce privilège divin pour sublimer l’éphémère et le périssable ?

Être un grand magistrat n’a jamais été d’avoir eu des postes élevés dans la magistrature, souvent considérés dans notre pays comme juteux; une expression qui déshonore  votre serment.

Un grand magistrat c’est plutôt celui qui est craint dans la société pour sa rectitude, son courage à rétablir la justice face à l’injustice d’où qu’elle vienne. C’est celui qui domine la matière, qui la regarde comme de la boue.

Un grand magistrat, ce n’est pas celui qui a de nombreux biens et possessions.

Un grand magistrat, en définitive c’est un ouvrier de l’équité, un honnête homme  qui a en horreur  la balance fausse.

C’est pourquoi, le magistrat n’est pas un fonctionnaire comme tous les autres. C’est un appelé à la vocation de  juger les hommes.

Chers compatriotes magistrats,

Notre pays le Cameroun est en lambeaux. Il a besoin de vous plus que par le passé.

Si vous décidez chacun en ce qui le concerne, aux postes et fonctions qu’il occupe, dès à présent, de prendre ses responsabilités en acceptant   désormais d’être des magistrats  libres et courageux, insensibles aux nominations, mais plutôt animés du plaisir de rendre courageusement  la justice, notre pays se relèvera.

Pour approfondir :   Cameroun : Paul Biya relève l’âge de départ à la retraite du personnel de Santé

Si la justice  fonctionne normalement et que  tout le monde puisse recourir à elle pour obtenir justice, les clans politiques, les guerres de succession qui s’affrontent actuellement sous nos yeux ne paralyseraient pas le fonctionnement de  l’Etat.

Je recommande donc aux jeunes magistrats camerounais surtout, soucieux de leur avenir, même en l’absence du cadre syndicaliste de se concerter dans leurs différentes promotions et de prendre des résolutions fermes pour asseoir l’indépendance de la justice au Cameroun.

C’est le plus grand service à rendre à votre pays.

N’ayez pas peur des menaces de sanctions pouvant aller à celles  de la radiation du corps.

Vous serez rétablis et vos carrières seront reconstituées.

Ne portez pas dans vos consciences la responsabilité du mal qui pourra arriver aux camerounais parce que vous avez failli à votre serment. Car il arrivera ce temps, où, après avoir mal jugé les hommes, vous serez aussi jugés.

Christian Ntimbane Bomo

Candidat déclaré à l’élection présidentielle.

 


1 Comments

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  1. SI TU VOIS DANS UNE PROVINCE LE PAUVRE OPPRIMÉ ET LA VIOLATION DU DROIT ET DE LA JUSTICE,NE T’ÉTONNE POINT ;CAR UN HOMME ELEVÉ EST PLACÉ SOUS LA SURVEILLANCE D’UN AUTRE PLUS ÉLEVÉ,ET AU-DESSUS IL EN EST DE PLUS ÉLEVÉ ENCORE.UN AVANTAGE POUR LE PAYS À TOUS ÉGARDS, C’EST UN ROI HONORÉ DU PAYS.(ECCLÉSIASTE 5:7-8)

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