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Mot de Christian Fouelefack aux Camerounais pour 2024
Chers compatriotes,
Le retour vers le local comme gage de la reconstruction de notre pays sur des bases solides, telle est l’idée principale qui m’habite au moment de reprendre attache avec vous, pour vous adresser mes vœux les meilleurs pour 2024. Vous pouvez donc aisément comprendre que je vous écrive ces mots, ce 1er janvier 2024, depuis la belle et historique cité du savoir de Dschang où je suis assis non loin du Musée des Civilisations, aux abords du Lac Municipal. Je vous écris donc depuis Dschang, cette ville que beaucoup de compatriotes ne connaissent pas assez alors qu’elle est pleine de symboles pour notre pays. Elle est notamment le symbole du potentiel local. C’est le cœur du département de la Menoua, localité du Cameroun à avoir subi la triple colonisation allemande, anglaise et française. Tout comme il est avéré que beaucoup d’Africains ne connaissent pas assez l’Afrique, plusieurs Camerounais ne connaissent pas suffisamment le Cameroun profond. La Menoua est un Cameroun en miniature. Chef-lieu de la région bamiléké et de la province de l’Ouest jusqu’en 1963, c’est ici à Dschang que se tint en 1950 le premier congrès de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), premier parti politique nationaliste camerounais créé à Douala le 10 avril 1948. Ce parti historique dont les combats nous inspirent encore aujourd’hui, avait porté à sa tête, en situation coloniale, le Chef des Foreke-Dschang, Mathias Djoumessi, comme président national. C’est le même Chef, député de l’ATCAM puis de l’ALCAM et président du Kumze, qu’on retrouve aussi bien sous le Premier Ministre André-Marie Mbida comme ministre d’État aux affaires réservés et études que sous Ahmadou Ahidjo, comme ministre des PTT, et comme ministre avec résidence à Dschang. Cette délocalisation d’une résidence ministérielle à Dschang, à près de 350 kilomètres de Yaoundé la capitale politique, demeure un fait inédit dans l’histoire politique de notre pays.
D’Abel Kingue à Monseigneur Albert Ndongmo, en passant par tous les compatriotes exécutés près des chutes de la Metche ou encore ceux massacrés dans le maquis et marqués au fer par les effets du Napalm, les populations de ce coin furent acteurs des luttes pour l’accession du Cameroun à la souveraineté. Leur mémoire est encore marquée par la résistance et l’insoumission que rappellent dans la ville les poteaux sur lesquels on pendait les « maquisards », et le camp de la garde civique, qui murmurent au quotidien une part de la courte histoire politique de notre pays.
Ce coin que je découvre chaque jour, comme d’autres localités du pays, est aussi un magnifique résumé de la riche diversité géographique, culturelle et sociologique de notre Triangle National. Des chutes de Mami Wata à Fongo Tongo à celles de la Metche aux confins de l’arrondissement de Penka Michel en passant par celles de Lingang dans l’arrondissement de Dschang, des deux versants de la falaise qui relient les arrondissements de Dschang et Santchou, ou du versant ouest des Monts Bamboutos dans l’arrondissement de Nkong Ni, là où les terres fertiles permettent la culture des pommes de terres qui nourrissent les populations et où on aperçoit, au loin, de larges espaces qui donnent à voir les vastes champs de thé de Djuttitsa, ce département offre un paysage pittoresque qui donne envie de le visiter. Il ne faut surtout pas oublier le Mont Neyang dans l’arrondissement de Fokoué ou encore la plaine des Mbo et la réserve de Santchou qui, de l’autre côté, achèvent derrière les hautes terres le beau décor naturel de cette zone.
Les peuples Mbo, Bansoa, Foto, Fondonera, Baloum, Fomopea, pour ne citer que ceux-là parmi tous ceux qu’on retrouve dans ce département, ne s’expriment pas dans la même langue. La réalité de la diversité culturelle et linguistique de notre pays se matérialise ainsi à sa manière, ici. Cela est encore plus visible avec l’université qui, non seulement fait de la ville la cité du savoir et le quartier latin de la région, mais en fait un centre de rencontres et de fraternité pour tous les Camerounais et les Étrangers dont certaines communautés de la sous-région Afrique centrale sont aussi fortes à Dschang qu’à Yaoundé.
Chers compatriotes,
C’est dans ce département chargé d’histoire que nous avons, sans hésiter, choisi d’installer le siège du PTN. Je voulais ainsi vous signifier que nous pouvons nous refaire à partir du local, à partir de Dschang et de toutes les localités de notre cher et beau pays. Je veux à partir d’ici fixer mon regard vers une immense Afrique et le monde. Cela peut se faire à partir d’ici, où il a existé une aviation tout comme le Centre Climatique qui permettait aux colons français de revivre le climat européen sur place, ou à partir d’une autre région. C’est d’ici que j’organiserai, avec d’autres forces convergentes, la conquête politique de Yaoundé, celle du palais d’Etoudi, en construisant et en traversant les ponts de fraternité tout en parcourant les chemins qui relatent le vivre ensemble et chantent l’espoir de réconciliation des cœurs entre nos peuples. Derrière cette vision se cache l’idée du fédéralisme ou de la décentralisation dans sa forme la plus accomplie qui permet, en tenant compte des réalités propres à chaque zone, de bâtir du local au national. J’ai la ferme conviction que notre développement passera aussi et surtout par l’agriculture qui se pratique dans ces zones rurales que je veux voir plus autonomes avec des leaders plus conquérants.
J’avais cependant bien envie de faire comme les autres leaders politiques en cette fin d’année en revenant sur nos difficultés quotidiennes à savoir : le délestage qui assombrit nos vies au quotidien, la pénurie de carburant qui rend la vie plus chère, l’absence d’eau potable qui nous rappelle combien l’eau c’est la vie, les accidents mortels de circulation liés aux mauvais états de nos routes, la crise anglophone qui continue de faire des morts, les glissements de terrains qui engloutissent des compatriotes, les détournements de deniers publics dont les chiffres sont chaque jour plus impressionnants et l’impunité qui va avec, le grand banditisme qui défie nos forces de défense et de sécurité avec l’avènement des microbes, la guerre de succession au sommet de l’État qui neutralise le fonctionnement du pays, la dette publique qui chaque jour se creuse, les grèves des enseignants du secondaire (OTS/OTA) et du supérieur (SYNES) qui impactent sérieusement le secteur éducatif, etc., ou de supputer sur la vie chère qui nous attend en 2024 avec une imposition encore plus conséquente qui nous sera préjudiciable…
J’ai librement choisi de partager avec vous l’espoir que représente notre parti qui souhaite porter les aspirations des concitoyens de la campagne vers les grandes villes. Parce que c’est à partir des zones rurales où est concentrée la plus grande masse de compatriotes que le PTN qui compte désormais parmi les partis politiques qui donnent la voix et indiquent des solutions pour soigner nos maux, veut redonner à ce pays ses lettres de noblesse. C’est pourquoi j’invite tous les compatriotes à refaire l’inventaire du potentiel des zones reculées à partir desquelles nous prendrons nos responsabilités devant le pouvoir urbain qui a lamentablement échoué. Et ce n’est pas l’état de délabrement actuel de nos villes qui démentira mon propos.
Tout en vous invitant à vous inscrire massivement sur les listes électorales et à rejoindre nos rangs, Je formule ces mots en étant heureux de savoir que nous avons ensemble survécu à l’année 2023 et que nous partageons ensemble l’espoir que 2024 sera meilleure sur le chemin de 2025.
Mes salutations fraternelles aux compatriotes, aux sympathisants et aux militants du PTN.
Bonne année 2024 dans la paix des cœurs et la concorde des esprits. Que le tout puissant et nos ancêtres bénissent le Cameroun.
Christian Fouelefack
Président National du PTN