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Chritian Djoko : « Le machiavélisme et l’obsession sécuritaire de Biya participent de cette nécrologie politique du RDPC »

christian djoko

C’est sur son compte Facebook que Christian Alain Djoko, Juriste et philosophe camerounais a rendu public une chronique, dans laquelle il proclame la mort très prochaine du parti au pouvoir au Cameroun, le RDPC. Dans cette chronique, l’homme du droit démontre que le RDPC « mourra avec son fondateur ou avec le départ de ce dernier du pouvoir »


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Christian Djoko (c) Droits réservés

 

 

 

Ci-dessous, la chronique de Christian Djoko

Le RDPC va mourir

Les jours du RDPC sont comptés. Il mourra avec son fondateur ou avec le départ de ce dernier du pouvoir.

Un parti c’est une idéologie, une histoire, des faits d’armes, un projet, une capacité à se renouveler, une adhésion populaire et des leaders capables de fixer le cap et d’insuffler l’espoir. Voilà pourquoi malgré les scandales de corruption qui agitent l’ANC de Mandela, ce parti continue d’être plébiscité en Afrique du Sud.

À contrario, le RDPC est un parti marqué par la corruption, le tribalisme, les crimes, la gérontocratie, l’hyperprésidentialisme, la truanderie, l’hypercentralisme des pouvoirs, le blocage de l’ascenseur social, la répression politique et le mobutisme.

Ce que je dis est simple : le RDPC vit ses dernières heures. Et tel un poulet à l’agonie qui lance un dernier coup de patte, les agitations sécurocrates et répressives du régime Biya relèvent davantage des soubresauts d’un mort que de la vitalité d’une femme ou d’un homme à la fleur de l’âge.

Étant bâti autour de la figure tutélaire de son fondateur, Biya en l’occurrence, le RDPC peut difficilement survivre à sa disparition. Le machiavélisme (l’opération épervier) et l’obsession sécuritaire de Biya participent de cette nécrologie politique annoncée. En effet, Paul Biya a de son vivant fait le procès de son régime. Tous ceux et celles qui pouvaient « légitimement » prétendre à sa succession ont été jetés au gnouf. Il a au fil des années transformé son parti en un panier à crabes à sa seule gloire et pour assouvir son obsession sécuritaire. Ce faisant, je le redis encore, il a posé les jalons de la destruction du parti qu’il a créé.

Ce parti est traversé par des contradictions et des incohérences internes qui finiront par avoir raison de lui. Il repose sur du sable mouvant. C’est la course à l’ascension sociale qui le rend encore « attractif ». Aucun Camerounais, je dis bien aucun ne défend ce régime par conviction. Celles et ceux qui le défendent le font soit parce qu’ils en tirent un bénéfice directement ou indirectement, soit par solidarité ethnique soit par haine ou exclusion des autres partis. Tout le reste n’est que poudre de perlimpinpin.

Bien sûr qu’à sa mort, il y aura toujours quelques thuriféraires ou nostalgiques prêts à le défendre bec et ongle et à reprendre le bateau RPDC. Mais il sera trop tard, car ce parti est sans attaches. Les sections et sous-sections sont en réalité des tremplins pour accéder à la mangeoire. Ils sont nombreux à voir dans la carte du parti le plus court chemin pour avoir un poste au sein de l’administration. C’est la possibilité de changer d’échelon, d’augmenter de grade, voire de s’enrichir rapidement « le parti au pouvoir n’est souvent qu’un lieu d’agglutination des abeilles politiques réunies par le miel des finances publiques. Le marketing politique à outrance cherche bien souvent à masquer le désert idéologique et le déficit stratégique d’une organisation qui ne vit que par la vampirisation de l’État »

Pour approfondir :   Un accident de circulation fait 4 morts sur l’axe Yaoundé-Sangmelima

bref, le principe génératif et unificateur des jongleries intellectuelles actuelles autour de ce parti c’est le ventre, c’est la peur de ne plus manger, de manger peu ou mal. Au premier coup de vent, les thuriféraires d’aujourd’hui changeront plus rapidement de direction que ne l’a fait Pierre vis-à-vis de Jésus.

Si le régime survit à la disparition de Biya c’est sera uniquement à cause de l’ingérence extérieure (comme on a pu voir au Togo et au Gabon) combinée à l’indolence, à la peur des Camerounais(es). Ce qui ne risque pas d’arriver.

Christian Djoko


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