Les populations qui refusent la vaccination ont raison, le personnel de santé qui promeut la vaccination aussi. C’est mon point de vue.
Dès lors cette situation devient un dilemme. Cependant, il existe une explication fondamentalement significative. Cette explication se trouve dans cette déclaration:
« Nous au ministère de la santé, nous ne considérons pas la santé comme un marché » (propos de l’Inspecteur Général du MINSANTE sur le plateau de l’arène canal2).
Cette déclaration démontre clairement le mal être du secteur de la santé au Cameroun. Nous assistons ainsi à une séparation stricte entre la demande et l’offre de santé. Le marché Étant le lieu de confrontation entre l’offre et la demande, la non considération de celui-ci engendre inévitablement un malaise dans la consommation des biens de santé produit par le système de santé.
De plus, nos dirigeants en ignorant l’existence d’un marché de la santé font une grossière erreur de ne pas savoir que le client (patient) dans ce domaine est lui-même le premier producteur de ses soins de santé. Les populations sont mises à l‘écart de toutes décisions concernant leur santé, ce qui est la première cause des échecs.
Tout fonctionne donc malheureusement au pays par la force ! ! Comment peut-on vouloir faire la santé sans impliquer la population qui en est également actrice?
Imaginez-vous un seul instant qu’on vous impose de manger ce dont vous n’avez aucune connaissance. Je crois que l’instinct de survie nous amènera tous à refuser sans toutefois réfléchir.
Pourtant l’une des solutions à ce problème existe au sein du MINSANTE. Cette solution s’appelle la PROMOTION DE LA SANTE. Elle a toute une direction et par conséquent englouti un budget significatif chaque année. Faut-il le rappeler, Selon la Charte d’Ottawa (1986), les actions en promotion de la santé ont pour but de donner aux populations et aux individus « les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci ».
D’après cette définition, il est donc inadmissible de vouloir imposer un bien de santé fut-il un vaccin à une population sans donner à celle-ci les moyens d’apprécier les avantages sur leur santé et celle de leurs enfants.
Albert ZE, Economiste de la Santé, Fondateur de l’Institut de Recherche pour la Santé et le Développement (IRESADE)