Lebledparle.com, CWT
Dans une publication sur sa page Facebook ce mercredi 27 février 2019, l’expert en questions de développement parle de la transformation structurelle du Cameroun. Le chercheur en sciences sociales à la lumière des concepteurs de la transformation structurelle, présente les cinq indices qui vont favoriser le décollage global du Cameroun. Voici l’intégralité de sa chronique que Lebledparle.com vous propose.
LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE L’ECONOMIE CAMEROUNAISE : L’ALGÈBRE EN CHINOIS ?
Depuis quelques semaines déjà, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) est invité par ses propres géniteurs, sans ménagement aucun, à retrouver la place qu’il aurait d’ailleurs dû occuper dès sa naissance, au cimetière des reliques maléfiques de la République, à côté de son tristement célèbre devancier, le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP).
Et comme toujours dans notre landerneau politique et social, le remède au maléfice est vite trouvé, il s’agit d’une formule miracle qui sort tout droit des esprits les plus lumineux de notre Administration : LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE L’ECONOMIE CAMEROUNAISE !
C’est la nouvelle tarte à la crème vendue en promotion dans toutes les grandes surfaces ministérielles, le ‘‘nouveau point d’achèvement de notre initiative PPTE’’ qui mâtine tous les discours de nos gouvernants sur l’économie à l’agonie de notre pays, et le point d’orgue des analyses des experts de tout acabit qui foisonnent en de pareilles circonstances, comme des charançons dans un sac de maïs.
MAIS AU FOND QU’EST-CE QUE LA TRANSFORMATION STRUCTURELLE ?
En de mots simples, le Pr. Henri NGOA TABI nous enseigne que la transformation structurelle est une caractéristique spécifique du processus de développement, considérée à la fois comme cause et effet de la croissance économique. De manière concrète, elle fait référence à un processus de réallocation de l’activité économique, des secteurs les moins productifs, vers les secteurs les plus productifs, tels que l’agriculture, l’industrie et les services. Une affaire de bon sens donc ! Dans la doctrine économique moderne, la transformation structurelle comporte généralement deux (02) éléments : la montée en puissance de nouvelles activités plus productives et le transfert de ressources des activités traditionnelles vers ces activités nouvelles ; ce qui améliore aussitôt la productivité globale.
Le concept de la transformation structurelle se fonde sur les travaux pionniers de Lewis (1954). La littérature économique de ces cinquante dernières années permet d’identifier quatre (04) sources dans le mécanisme de mise en œuvre de la transformation. Ce sont la croissance de la productivité tirée par la technologie, une accumulation rapide du capital, le rôle des liaisons ou interactions et le rôle des institutions.
À la lumière de ces quatre (04) éléments fondamentaux, le niveau de transformation de l’économie camerounaise par exemple se mesurera par un indice composite qui regroupera cinq (05) sous indices, puis seront proposées quelques pistes de réflexion afin de faire évoluer ces indices pour une réelle transformation. Il s’agit de l’indice de diversification de l’économie camerounaise ; l’indice des exportations compétitives ; l’indice de la productivité ; l’indice de mise à niveau de la technologie et l’indice du bien-être humain.
On l’aura compris, au-delà des tentatives d’enfumage qui se multiplient ici et là, il ne s’agit pas de la découverte d’une nouvelle source de minerais ou d’une innovation miracle pour une émergence au claquement des doigts. Il s’agit ni plus ni moins d’une invitation à mettre nos plus vives intelligences au service de l’élaboration d’un nouveau modèle économique et de société, et d’engager résolument toute notre Nation sur les sentiers du travail, de l’effort, du sacrifice, de l’esprit d’initiative, de patriotisme et du leadership.
*Chronique parue précédemment à Mutations.
