Malgré ses prouesses en club, Jean-Pierre Nsame n’a réussi à se frayer une place en équipe nationale du Cameroun. L’attaquant dénonce un climat délétère au sein de la tanière, gangréné par les clans, les jeux d’influence et l’étalage de richesse, qui a brisé son rêve de porter haut les couleurs de son pays.
Consacré meilleur buteur du championnat suisse à plusieurs reprises, Jean-Pierre Nsame a brillé pendant des années au Young Boys de Berne. Ses performances lui ont valu d’être appelé en sélection nationale camerounaise en 2017. Mais dès ses premiers pas en équipe nationale, il a déchanté.
Loin de l’esprit de camaraderie et de cohésion qu’il espérait, Nsame s’est retrouvé plongé dans un univers où règnent les clans, les jeux d’influence et l’étalage de richesse. « Ce n’est pas comme ça que je vois une équipe », confie-t-il, amer. « Quand je suis arrivé en sélection la première fois, il y a pas mal de joueurs qui me faisaient penser qu’ils étaient supérieurs à moi parce que je venais du championnat suisse qui selon eux est secondaire ».
Des clans et des jeux d’influence
« Pour moi dans une équipe, on ne demande pas d’être ami avec tout le monde, mais plutôt de respecter tes coéquipiers, d’avoir une connexion avec eux, de ne pas les faire sentir que tu es supérieur à eux…Je pensais retrouver des potes, même si je ne les connais pas, genre tu te crées des amitiés, et tu seras content d’y retourner, mais c’était totalement l’inverse. Des clans, des jeux d’influence, l’étalage des richesses, et moi je le dis mais on est venu pour du football les gars », ajoute l’attaquant de 31 ans.
Sa dernière expérience avec la sélection, lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, s’avère être la goutte de trop. Convoqué par Rigobert Song, il est laissé sur le banc durant tout le tournoi. Cette autre déception le pousse à prendre la décision difficile de tourner le dos à l’équipe nationale du Cameroun.