Joint au téléphone par ABK Radio le vendredi 30 juillet 2021, le professeur d’université s’est exprimé sur la résurgence du discours tribal sur la toile et dans les médias au lendemain de la manifestation de la B.A.S, contre le court séjour de Paul Biya à Genève.
Il déplore l’instrumentalisation des origines ethniques. « On est en présence d’une instrumentalisation malheureuse des origines des uns et des autres. Il y a une radicalisation interne à l’intérieur d’un ensemble de communauté », déclare le sociologue.
« Cette compartimentation de la société camerounaise est un signe d’inculture. Cette diversité socioculturelle doit être magnifiée certes mais ne doit pas être un conglomérat qui favorise le tribalisme », ajoute l’enseignant d’université.
L’universitaire dénonce l’usage des réseaux sociaux pour s’attaquer aux individus. « Dans les réseaux sociaux, la particularité étant qu’on est dans un milieu virtuel avec des identités factrices, certains individus profitent de cette virtualité pour s’attaquer aux uns et aux autres », précise-t-il
La présence d’un Beti au pouvoir ne profite pas aux ressortissants de grand groupe ethnique. « Je ne vois pas en quoi la présence d’un Beti au pouvoir est un avantage pour tous les Betis. C’est une bêtise qui est partagée aujourd’hui », martèle-t-il.
Le président actuel s’en ira un jour, mais il n’emportera pas le Cameroun. « Fin de règne ou pas, monsieur Biya ne mourra pas avec le Cameroun, tout comme il n’est pas né avec le pays. C’est une erreur de lier le président au pays », poursuit-il.
Au cours de l’émission, il a profité pour répondre à son collègue, Ludovic Lado, qui l’a accusé de faire l’apologie du tribalisme.