Interrogé hier 13 février 2019 devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur la situation qui prévaut actuellement au Cameroun, le ministre Français des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a dit la préoccupation de l’Hexagone quant au « respect de l’Etat de droit et « des risques de conflit civil ».
« Nous sommes très préoccupés du respect de l’Etat de droit, des risques de conflit civil et nous avons mené des interventions auprès du président Biya », a-t-il confié.
Il précise : « Le président de la République (Emmanuel Macron) lui-même l’a [Paul Biya] appelé au téléphone pour l’inciter à un dialogue politique inclusif, à mettre en œuvre des mesures de détente et approfondir la décentralisation ».
Plus tôt dans cette même journée du 13 février, interrogée sur l’arrestation de Maurice Kamto, la porte-parole du Quai D’Orsay –premier ministère en France –, Agnes Von Der Mühll avait affirmé : « Nous sommes préoccupés par ce développement judiciaire et restons attentifs à la situation de M. Kamto et à celle d’environ 200 de ses partisans qui sont détenus. L’opposition camerounaise, dont il est l’une des figures, doit pouvoir s’exprimer librement, dans le respect de la loi ».
Sérieusement critiqué sur sa politique de deux poids, deux mesures, il s’agit des premières prises de positions sérieuses de la France sur le « drame » sociopolitique que traverse le Cameroun, dont elle est l’un des plus grands partenaires économiques et stratégiques.
Le Cameroun est proie à un conflit ouvert depuis près de trois ans dans les régions anglophones entre l’Armée régulière et les forces séparatistes, se revendiquant de l’Etat virtuel d’« Ambazonie ».
Par ailleurs, l’Etat des droit de l’Homme à en croire les opposant au régime de Yaoundé, est alarmant entre emprisonnement abusif d’opposants, dont Maurice Kamto et privations de libertés individuelles. A tout ceci, s’ajoute, le développement d’un discours de haine tribale qui va de plus en plus grandissant.