Indigné, Choqué, Outré, Jules Frédéric Nyongha, décide de se raconter dans un ouvrage de 155 pages intitulé « Coach » et paru aux éditions du Schabel, cette année.
«Coach», de Jules Frédéric Nyongha, une autobiographie de l’entraîneur, du formateur, du sélectionneur…remet au goût du jour, les problèmes du football camerounais. Mais également, de ses sélections nationales tout en présentant origines, formation, orientation professionnelle, parcours de l’auteur…
La préface-est signée par Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football, premier vice-président de la Fifa et camarade de l’auteur. «Jules parle de ce qu’il maîtrise le mieux. II pose un regard critique sur le football camerounais et va au-delà de la critique en évoquant des pistes de réflexion», extrait du préambule.
Autour de son autobiographie, Jules Nyongha fait une sorte d’analyse clinique du football camerounais, en identifiant les goulots d’étranglement. L’auteur voit bien le Cameroun champion du monde mais cela passerait par la volonté de bâtir pour être les meilleurs, puisque les «moyens ne nous manquent pas».
Au premier abord, on peut être déçu par le volume de l’ouvrage: 155 pages. Réducteur pour un parcours qui date de 1983 en sélection nationale juniors. Un volume que l’auteur semble vouloir justifier dans la conclusion de l’ouvrage: «Tant de choses vécues qu’il me serait, en définitive, impossible de relater entièrement».
Dans un style simple, Jules Nyongha revient sur chacune de ses expéditions avec les sélections nationales juniors et seniors) et les clubs de football. L’ouvrage est organisé en sept parties, ce qui facilite la lecture. Les caractères utilisés eux aussi sont confortables. La richesse de «Coach» est sans doute le récit iconographique en noir et blanc proposé. Les images plongent dans le passé et viennent ajouter du beau à l’architecture.
Mais Jules Nyongha passe trop vite sur «son» Mondial 1990. Puisqu’ici, le lecteur s’attend à des anecdotes croustillantes, inédites, bref à de véritables révélations. On s’attend à apprendre davantage sur un environnement fait de grèves, de tensions, de boycotts, de désordres décrits entre 1992 et 1998. Mais l’auteur le privera de cela.
La présentation graphique de la couverture semble l’une des faiblesses de l’éditeur qui devrait peut-être donner à chacun de ses auteurs, une personnalité graphique propre afin d’éviter l’effet du déjà-vu. Entre «Vu de ma Cage» de Joseph Antoine Bell et «Programmés pour échouer» de Jean-Bruno Tagne, on a gardé la même signature graphique.
«Coach» est vendu «au prix officiel de 7500 F», annonce Haman Mana, directeur des éditions du Schabel. Si on termine la lecture avec un goût d’inachevé, c’est sur une réflexion autour des pistes de relance du football que se referme cet ouvrage.