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Comment est élu le président de la BAD ?

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De gauche à droite, les présidents Ali Bongo (Gabon), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia), Donald Kaberuka (BAD), Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire), Thomas Boni Yayi (Bénin), Mahamadou Issoufou (Niger) et le Vice-President du Ghana Kwesi Amissah-Arthur, à Abidjan le 26 mai. Crédits : LUC GNAGO / REUTERS

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La grande salle de près de 4 000 places du palais des congrès de l’hôtel Ivoire d’Abidjan doit sembler immense aux 80 gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) réunis dans cet auditorium pour élire, le jeudi 28 mai, le nouveau président de l’institution.

Seuls à l’intérieur, ils choisissent parmi les huit candidats en lice le successeur de l’ex-ministre des finances rwandais Donald Kaberuka, qui quittera ses fonctions le

Devant chaque accès à la salle du conclave, se dresse une petite armée de vigiles qui tiennent farouchement à distance toute oreille indiscrète. En attendant les résultats du vote, au plus tôt en fin d’après-midi de jeudi, chaque délégué aux assemblées annuelles de la BAD y va de son pronostic. Ces conjectures reposent en général sur une bonne connaissance des arcanes de l’institution panafricaine et de ses enjeux géopolitiques et économiques.

Mais les pronostics s’appuient aussi – souvent même – sur les relais que peuvent avoir les uns et les autres auprès des hautes instances de décision ou alors en fonction d’une sympathie pour tel ou tel autre candidat. En attendant qu’apparaisse la « fumée blanche » annonçant le vainqueur du scrutin, tout le monde s’accorde à dire qu’il sera serré.

Qui élit le président de la BAD ?

Beaucoup les appellent dans les couloirs, les « faiseurs de roi ». Ce sont les 80 membres du conseil des gouverneurs. Ils représentent chacun les 54 Etats membres et les 26 pays membres non régionaux (Etats-Unis, France, Canada, Japon, Chine, Argentine et Luxembourg, entre autres). Le président élu doit avoir recueillir la majorité des suffrages exprimés. En clair, 50,01 % des pouvoirs de vote des membres africains et 50,01 % des membres non africains.

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Sur quoi repose les pouvoirs de vote ?

Plus un pays souscrit au capital de la banque, plus il pèse au moment du scrutin. Même si des alliances se forment toujours en fonction d’intérêts divers, surtout après le premier tour. Selon des indications fournies par le secrétariat général de BAD, les pays de la zone Cemac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) représentent au total 4,25 % des voix presque à égalité avec l’Algérie (4,21 %) et loin derrière le Nigeria. Avec ses 9,25 %, ce géant économique est le seul pays africain à être aussi « puissant » au sein du conseil des gouverneurs. Seuls l’Afrique du Sud et l’Egypte tentent de rivaliser avec lui. Respectivement 4,88 % et 5,39 %. Les pays non régionaux représentent 40,27 % des pouvoirs, dont 6,55 % pour les Etats-Unis, 5,47 pour le Japon et 3,75 pour la France. La Chine qui détient 1,12 % du capital n’en a pas moins d’influence.

Comment se déroule le scrutin ?

Chaque gouverneur vote pour l’un des candidats en lice. Cette année 2015, un Nigérian, Akinwu Adesina, une Cap-Verdienne, Cristina Duarte, un Tchadien, Kordjé Bedoumra, un Tunisien, Jalloul Ayed, un Malien, Birama Sidibé, un Zimbabwéen, Thomas Sakala, un Sierra-Léonais, Samura Kamara et un Ethiopien, Sufian Ahmed. Ils sont ou ont été ministre des finances de leur pays ou anciens hauts responsables de l’institution.

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Au moins deux tours (cinq maximum) sont prévus. Après chaque tour, le candidat ayant reçu le moins de voix se retire. Mais il peut arriver qu’aucun ne remporte le scrutin. Dès lors, l’élection est reportée à une date ultérieure. Cette situation était déjà arrivée en 2005, pour le premier mandat de Donald Kaberuka. Le vote avait été repoussé de quelques semaines. Cela était aussi arrivé en 1995, lors de l’élection du Marocain Omar Kabbaj.

Face à l’éventualité d’un report de l’élection, une source bien informée laisse entendre que la Côte d’Ivoire (3,69 % des pouvoirs de vote), pays hôte de ces assemblées annuelles de la BAD dont le ministre du plan, Albert Mabri Toikeusse, préside le conseil des gouverneurs, tente de peser de tout son poids de leader d’Afrique de l’Ouest francophone pour que les assemblées d’Abidjan s’achèvent avec la désignation d’un nouveau président pour la BAD. Car, en réalité, c’était le seul vrai enjeu de cette semaine.


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