Le Cameroun est le théâtre de deux grands brasiers armés dans lesquels sont engagés ses militaires. Il s’agit de la guerre contre Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et la guerre contre l’extrémisme sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, connu sous le nom de « Crise anglophone ».
A l’évidence, que ce soit du côté de l’Armée républicaine, ou des côtés ennemis, les opérations ne se font sans de graves atteintes aux Droits de l’Homme comme l’a relevé le Haut Commissaires des Nations Unies aux Droits de l’Homme en fin de visite à Yaoundé, le 7 aout dernier.
« Parmi les défis les plus difficiles figurent les trois crises sécuritaires simultanées dans différentes régions du Cameroun : la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, caractérisée par la persistance de graves atteintes et violations des droits humains ; l’impact des attaques menées par Boko Haram et des groupes affiliés et dissidents dans la région de l’Extrême-Nord; et les conséquences de la crise en République centrafricaine dans la région de l’Est», a souligné Volker Türk.
C’est dans ce contexte que la délégation régionale du Comité International de la Croix Rouge (CICR) pour l’Afrique Centrale marque un temps d’arrêt pour commémorer les 75 ans des Conventions de Genève, pierre angulaire du Droit International humanitaire, ratifiées par tous les pays dont le Cameroun e 1963. Adoptée le 12 août 1949, les Conventions de Genève n’ont pas pour objectif d’interdire la guerre, qui est une réalité sociale, mais de fournir un cadre juridique protecteur et digne pour les personnes les plus vulnérables touchées par les conflits armés.
La première grande articulation des activités commémoratives de cet évènement a été marquée ce lundi à Yaoundé par la conférence inaugurale et briefing médias.
Le Ministre délégué auprès du Ministre de la Justice, Momo Jean de Dieu, représentant le Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a réaffirmé l’engagement du gouvernement camerounais à respecter les droits de l’homme fondamentaux et les Conventions de Genève, qui constituent un engagement unique au service de l’humanité.
Dans ce sens, le Colonel Narcisse Pierrot Nzie a fait remarquer qu’il existe plusieurs cas de poursuites des militaires qui ont violé la règle du Droit International Humanitaire sur les théâtres des opérations. « Dès que les éléments juridiques qui concourent à la violation du DIH sont mobilisés, le magistrat que je suis, active la répression ». Tout en insistant sur le fait que la mise en œuvre des conventions de Genève est effective au Cameroun, le Magistrat militaire, vice-président du Tribunal militaire de Yaoundé a cependant reconnu qu’elle reste perfectible.