L’avocat et membre de la société civile critique, a évoqué dans une sortie Facebook effectuée le dimanche 13 décembre 2020, une « suspicion légitime de détournement d’argent public dans les contrats de partenariat public-privé de la construction des autoroutes et des péages ». Les accusations portées par Christian Bomo Ntimbane sont appuyées par un certain nombre d’arguments contenus dans le texte intégral dont Lebledparle.com vous propose ci-dessus.
Vous suivez depuis quelques temps des annonces à grande pompe de construction de certaines infrastructures à des coûts exorbitants, hors de toute logique : plus de 800 milliards pour l’autoroute Yaoundé-Douala, de 500 milliards pour Kribi Edea et 14 postes de péages à environ 150 milliards.
Pour relativiser ces coûts, les responsables du gouvernement parlent de financements sous la forme du partenariat public-privé. Ils justifient que l’État du Cameroun ne sort pas l’argent, mais que ce sont des financements provenant des investisseurs privés qui prendront sur eux de construire les infrastructures, de les exploiter jusqu’à être remboursés et tirer des bénéfices à concurrence des montants évoqués.
Et après avoir été remboursés, ces infrastructures reviendront au Cameroun. Sur le principe c’est une bonne chose. On parle souvent en termes techniques de BOT (built, operate, transfer), DBO, (design, built, operate), DBL (design, built, leasing) etc.
Mais,, connaissant l’esprit du « mapartisme » des pontes du régime RDPC, il y aura certainement une clause dans ces contrats qui préciserait qu’en cas d’aléas au cours de l’exploitation, par exemple, l’absence de rentrées suffisantes pour se faire rembourser , le Cameroun sera obligé de racheter ces infrastructures avant la fin de leur exploitation, aux coûts d’exploitation attendus à la fin de la concession à savoir 800, 500, 250 milliards
En d’autres termes, il suffira que ces investisseurs se plaignent juste après un an (01) d’exploitation que les infrastructures qu’elles ont financées et construites ne sont pas rentables pour que le Cameroun, soit obligé de leur rembourser les montants de 800 milliards, 500 milliards et 150 milliards auxquels ils s’y attendaient après par exemple 25 ans d’exploitation.
Or elles ont juste dépensé le 1/5 de ces sommes. Les voilà, un an après en train de gagner 5 fois ce qu’ils ont dépensé.
Le Cameroun se trouvera donc entrain de racheter des infrastructures au quintuple de leur coût réel.
C’est souvent une vicieuse manière de détourner l’argent des États africains avec la complicité de leur gouvernement.
C’est un endettement masqué, qui évite de passer par les autorisations législatives de ratification ou même le Fmi lorsque le pays est sous ajustement structurel.
Les investissements de cette nature ne sont pas comptabilisés au titre de la dette, alors qu’en réalité ce sont des dettes malsaines.
Bien évidemment, ce type d’opérations donne souvent lieu au partage de commissions entre les pontes des régimes et ces curieux financiers qu’on appelle aussi les fonds vautours.
Ils sont très actifs en Afrique francophone en ce moment. On les suspecte dans le financement du métro d’Abidjan à 1000 milliards FCFA !
Leur nouvelle stratégie, c’est de mettre des entreprises françaises de construction dans le coup. Ce qui laissera penser que c’est la France ou ses sociétés qui financent. Mais en réalité non. Elles sont juste des maquilleuses, blanchisse uses, complices de cette spoliation de nos États.
Pour démontrer que ce type d’opération et montages mafieux n’a pas été mis en place au Cameroun avec les péages par exemple, que le régime publie ce contrat afin que les camerounais puissent lire ce qu’il contient. Que la CONAC demande un peu à voir copie de ces contrats.