Ce qu’il faut déjà déconstruire d’entrée de jeu c’est l’illusion selon laquelle, il est possible de détacher la personne Eto’o, du président de la FECAFOOT. Non, ce n’est pas possible ! Non pas parce que la loi ne permet de faire cette démarcation, mais simplement parce que les enjeux autour de la gestion d’une institution comme la FECAFOOT, sont des enjeux purement publics. Il faut à ce titre savoir que la FECAFOOT est une organisation d’utilité publique, et donc celui qui l’incarne se doit d’être exemplaire. Heureusement où malheureusement, aujourd’hui, tout ce que fait Samuel a forcément des implications sur l’image de la fédération qu’il dirige : c’est un fait.
Partant de ce postulat, il devient évident que la signature de ce contrat pose quelques problèmes d’ordre éthique. Si c’est l’institution FECAFOOT qui signe ce contrat, c’est compréhensible, car cela relèverait du sponsoring, et renflouerait les caisses de l’institution. Sauf que lorsque c’est à des fins personnelles pour celui qui incarne l’institution, cela laisse une impression : Samuel qui a promis attirer des sponsors pour développer le football, s’attire plutôt des sponsors pour lui-même, au détriment de la fédération. Les plus tendancieux diraient qu’il se sert de la fédération.
Le ministre des Sports interpellé
D’un point de vue symbolique, cela sonne comme un inceste, car le Paris Sportif est aujourd’hui considéré comme l’une des gangrènes du football camerounais. D’ailleurs des cas de sanctions d’arbitres parieurs, on en a connu cette saison. Alors, que celui qui incarne l’institution gangrenée deale aussi grossièrement avec la gangrène, cela sonne comme de l’inceste. Au-delà des restrictions de la FIFA sur ce type de collaborations, je pense pour sortir que le ministre des Sports doit rapidement se mettre en branle pour surseoir ce contrat qui n’est pas moins scandaleux. Lorsque Noël Legraet a eu dans sa vie privée des comportements non conformes à l’éthique, la ministre des sports français a estimé qu’il n’était plus en même de représenter les intérêts du football tricolore : c’est exactement la même chose ici, car ce contrat (privé) signé par le président de la fédération, a forcément des implications sur l’image du football camerounais. La commission d’éthique de la fédé et le ministre des sports doivent donc agir. Le nier c’est faire montre de mauvaise foi. Aussi, ce contrat scandaleux confirme malheureusement ce que disait Vincent Aboubakar, c’est à dire que le président est mal entouré.