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Contrefaçon. Le Cameroun perd plus de 60 milliards par an

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Les produits du secteur pharmaceutique, cosmétique et alimentaire représentent respectivement les 18,13%, 17,82% et 15,43% de perte sur l’économie nationale.

Plus un seul secteur n’est épargné. Que ce soit du domaine de l’alimentation, de la cosmétique ou de la pharmacie, la contrefaçon se mue en véritable gangrène qui s’avère être sans pitié pour les pauvres consommateurs.

La contrefaçon est la reproduction frauduleuse d’un produit, au préjudice du produit initial. Pourtant, ils sont nombreux, ces jeunes gens qui en ont fait leur fonds de commerce et qui font vraiment de substantielles économies personnelles, sur le dos des véritables producteurs. Mais à quel prix ? Au prix de la santé des consommateurs qui se tournent vers ces produits surtout. Car, ils sont bien nombreux, ceux qui sont particulièrement abonnées aux produits contrefaits. Des fois, sciemment, des fois aussi, malheureusement et inconsciemment. Pourtant à la fin, que ce soit dans l’un ou l’autre cas, le mal est fait. Ils en paient le prix, et de leurs vies.

Au quartier Ngousso à Yaoundé, tous les soirs, Jacques et quelques amis s’installent au lieu dit total Ngousso, en face du petit marché qui y a surgi. Là, sur une bâche étalée à même le sol, ils déversent des produits de beauté. On y retrouve un peu de tout. Parfums, eaux de toilette, huiles de beauté… de toutes les marques possibles. Depuis celles fabriqués par les plus grands laboratoires de part le monde, que celles fabriquées au niveau national. Devant eux, les femmes se bousculent. Certains hommes aussi. Nadège trouve que « c’est très bien vendu, et même si on dit que c’est du faux, je ne vois pas d’impact sur ma peau depuis que je les utilise, ces produits. Pour nous qui n’avons pas les moyens, c’est le mieux qu’on puisse faire ». Nathan lui, précise que « les femmes sont prêtes à tout pour avoir les produits de marques. Je les achète ainsi pour ma copine qui n’a de cesse de me casser les oreilles pour tel ou tel nouveau produit cher qui vient de sortir, alors qu’elle sait très bien que je n’ai pas les moyens de les lui offrir. Alors, pour sauver ma relation, ces produits qu’on dit contrefaits sont les bienvenus ».

Pertes

Chacun y va de sa sensibilité et de ses moyens. Les uns, faute de moyens financiers, les autres, par pur goût de luxe. Pourtant, selon les données d’une enquête réalisée sur la contrefaçon  industrielle  au Cameroun, notre pays aurait perdu en 2006 plus de 50%  de son chiffre d’affaires dans la filière cotonnière précisément en cinq ans. Et ce n’est pas tout. À l’échelle mondiale, l’on déplore une perte de 500 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, et pas moins de 30.000 pertes d’emplois et de centaines  de milliers de décès à travers le monde. Encore plus proche de nous, le ministère des Mines et du développement technologique (Minmidt) a lancé cette année la première semaine de lutte contre la contrefaçon, qui s’étendra du 28 octobre  au 1er novembre 2013. C’est Emmanuel Bondé, Minmidt, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu à l’esplanade de l’hôtel de ville, au premier jour. Occasion, pour les entreprises, d’exposer leurs produits authentiques, et d’enseigner aux usagers les astuces pour déceler le vrai du faux.

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À l’occasion, le Minmidt a annoncé que les produits les plus contrefaits sont ceux du secteur pharmaceutique,  cosmétique et alimentaire. Représentant respectivement les 18,13%, 17,82% et 15,43% de perte sur l’économie nationale. « La perte directe du chiffre d’affaires des entreprises camerounaises liée à ce fléau s’évalue à plus de 60 milliards Fcfa par an », conclut-il.

Pour barrer la voie à la contrefaçon, cette semaine nationale de lutte vise à jeter les bases d’une synergie au cours de laquelle tous les acteurs vont s’informer et échanger sur le cadre juridique et réglementaire existant. Il sera aussi question pour ceux du secteur public en charge de cette lutte, d’identifier les actions à mettre conjointement en œuvre par les secteurs privé et public. Même si, pour certains particuliers, les pouvoirs publics devraient envisager une baisse des taxes douanières sur l’importation des marchandises. Celle-ci pourrait mettre les produits originaux à la portée de tous les consommateurs, par l’application des prix bas et raisonnables. Une piste de solution qui doit être entretenue par le renforcement de la traque contre les produits contrefaits et contrefaisants à partir des frontières. A l’intérieur du pays la multiplication des brigades et des patrouilles pour la lutte contre la contrefaçon pourrait également dissuader certains.


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