La raison invoquée pour cette rupture est une vidéo dans laquelle le porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignement militaire, Andriy Yusov, aurait, selon Bamako, avoué « l’implication de Kiev » dans la défaite de l’armée malienne et du groupe paramilitaire russe Wagner fin juillet, lors de combats contre des séparatistes et djihadistes ayant causé de lourdes pertes.
Pour le gouvernement malien, ces actes « violent la souveraineté du Mali, dépassent le cadre de l’ingérence étrangère et constituent un soutien au terrorisme international ». Il va saisir les autorités judiciaires compétentes, prendre les « mesures nécessaires pour prévenir toute déstabilisation du Mali à partir d’États africains, notamment à partir d’ambassades ukrainiennes installées dans la sous-région, avec des terroristes déguisés en diplomates », déclare M. Maïga.
Cette rupture avec le Mali vient s’ajouter à celle de la France et de ses partenaires européens. Car la junte malienne au pouvoir, dirigée par le colonel Assimi Goïta depuis 2022, s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie.
Le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, a réaffirmé cette semaine son soutien à Bamako, lors d’un appel téléphonique avec son homologue malien, Abdoulaye Diop.
Pour rappel, les groupes armés séparatistes ont perdu depuis 2023 le contrôle de plusieurs localités du nord, après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour Bamako.
Nonobstant, Cette décision survient également au lendemain de la convocation de l’ambassadeur ukrainien à Dakar par le ministère sénégalais des Affaires étrangères.