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Coronavirus : Pour Dieudonné Essomba, « Les mesures globales ont l’inconvénient de paralyser inutilement le pays »

DD Essomba

Dieudonné Essomba analyse l’applicabilité des mesures gouvernementales prises le 17 mars 2020 pour venir à bout de la pandémie du covid-19.


DD Essomba
Dieudonné Essomba (c) Droits réservés

A la lecture des données statistiques du covid-19 que l’économiste décline en trois statuts à savoir « la faible sensibilité au virus, la forte sensibilité, mais rétablissement et la forte sensibilité suivie de la mort », il arrive à la conclusion pour ce qui est du principe de lutte que « Les mesures globales ont l’inconvénient de mettre tout le monde dans le même panier et de paralyser inutilement le pays ».

Lebledparle.com vous suggère la lecture de cette autre publication de Dieudonné Essomba sur sa page Facebook ce 23 mars 2020 au sujet du coronavirus.

 

Sur la stratégie de lutte contre le coronavirus : le recours de la statistique

La statistique n’a pas seulement pour but de terrifier la population avec le nombre de morts exponentiellement croissant. Elle peut aussi inspirer des techniques de lutte. Nous avons assez de données pour nous faire une idée exacte du Coronavirus, de son mode de transmission et de sa létalité. Si on s’en tient aux éléments facilement perceptibles par les profanes, on peut observer ceci :

1. Le coronavirus donne une grippe qui ne se distingue pas de la grippe ordinaire que nous connaissons tous. Il faudrait donc absolument des examens approfondies pour les distinguer

2. Cette grippe est évidemment plus mortelle que la grippe ordinaire

3. Les impacts de la grippe sont différents suivant des personnes. Certains en meurent quand d’autres ne ressentent pratiquement rien. Le taux de mortalité s’évalue à 4%, ce qui est peu pour une maladie classique, mais apparait monstrueux pour une épidémie très contagieuse. En effet, ce taux relativement faible est alors multiplié par des millions de personnes contaminées.

La démarche du Gouvernement, inspiré par celle d’autres pays consistent, naturellement, à réduire autant que possible les contacts et casser le cours de transmission de l’épidémie. C’est une démarche logique, mais elle est très difficile à opérationnaliser à la perfection, en raison même de la configuration de notre système productif. Lorsqu’on se retrouve avec 80% des ménages informels à Yaoundé et Douala qui vivent au jour le jour, on ne voit pas très bien comment on pourrait de manière efficace les confiner à la maison.

Dans ces conditions, les mesures gouvernementales ne peuvent pas avoir tout l’impact recherché, comme on l’a vu en Chine et comme tentent de l’obtenir les pays européens. Il nous parait donc important d’aller au-delà de la lutte contre la transmission et poser le problème en aval, en nous inspirant des données statistiques sur cette terrible maladie. La technique de lutte ici s’applique sur les 3 issues qu’offre une personne infectée : 1/la faible sensibilité au virus, 2/la maladie grave suivie du rétablissement, et 3/forte sensibilité suivie de la mort.

La lutte consiste à établir les divers profils conduisant à ces 3 issues et à dégager des techniques spécifiques pour chaque cas.

Les données statistiques sont les suivantes : sur 100 personnes infectées par le virus, nous avons 3 statuts :

1. Faible sensibilité au virus : 80% de la population, couvrant les gens jeunes et en très bonne santé, ayant une nourriture équilibrée et des conditions de vie relativement aisées. Ceux-là, qui sont l’écrasante majorité, ne réclament aucune disposition particulière. Leur protection se réduit à celle d’une simple grippe.

2-  Forte sensibilité, mais rétablissement : 16% de personnes attrapent la maladie, mais arrivent à en sortir à la suite d’une prise en charge dans un hôpital moderne ou un traitement indigène. Généralement, ce sont des personnes affaiblies par l’âge, d’autres maladies ou un mode de vie peur rigoureux. Ceux-là sont des malades normaux dans nos hôpitaux et il doit leur être recommandé des mesures de prudence et d’hygiène qu’on leur prescrit traditionnellement.

3-  Forte sensibilité suivie de la mort : le troisième groupe est représenté par des gens qui meurent à la suite du Coronavirus et que n’arrive pas à sauver les prises en charge médicales. Ils représentent grosso modo 4% et présente, d’une manière générale, d’autres faiblesses physiologiques importantes : âge avancé, diabète, SIDA, etc.

Principe de la lutte

Si par quelque magie, nous pouvions au préalable distinguer le statut de chaque Camerounais, la lutte contre le coronavirus serait très facile. Le premier statut vaquerait simplement à ses occupations, sans précautions particulières autres que celles qu’on prend pour limiter la propagation d’une grippe ordinaire. Le second statut serait relativement isolé, en portant par exemple un masque, avec un dispositif médical de prise en charge.

Le troisième groupe serait totalement isolé, en évitant tout contact avec le virus.

Comme la grippe est cyclique, un tel dispositif finirait par l’éradiquer, sans que le pays soit paralysé. 

C’est donc là la solution optimale, très peu coûteuse, et très efficace. Malheureusement, sa mise en place pose un problème : la définition précise du statut de chaque Camerounais. En effet, on peut être vieux et même malade, mais offrir une résistance étonnante au virus, parce que son corps a un mystérieux secret. Inversement, on peut être un grand sportif que tout le monde croit solide comme du roc, alors qu’on dissimule une grave faiblesse physiologique interne qui rend très vulnérable au Coronavirus.

La démarche n’est donc pas applicable en l’état. Pour autant, on va peut adopter un proxy de la solution, consistant en trois étapes :

1- Sur la base des données sur les malades au Cameroun et à l’étranger, définir les caractéristiques qui établissent le statut de chaque Camerounais. On peut citer l’âge, l’activité, le revenu, les pathologies chroniques (diabète, hypertension, etc.), le mode vie (cigarette, alcool, etc.), longue exposition au virus, etc. Cela permet de définir un indice de susceptibilité.

2- L’indice de susceptibilité permet de classer les Camerounais en 3 groupes, et chaque individu est informé de son statut

3- L’action de l’Etat sera de rappeler les mesures à appliquer pour chaque statut.

Ces mesures ne se substituent pas aux mesures gouvernementales, mais elles en sont le nécessaire complément. En effet, malgré les mesures gouvernementales, il y aura toujours des malades et ces malades auront toujours ces 3 statuts. Pourquoi alors paralyser totalement le pays, alors qu’on peut savoir au préalable, avec une bonne probabilité, les personnes qui peuvent facilement mourir de maladie et les isoler de manière plus efficace ? Les mesures globales ont l’inconvénient de mettre tout le monde dans le même panier et de paralyser inutilement le pays.

Dieudonné Essomba

Pour approfondir :   Contrebande : Cinq tonnes de poulets et dindons saisies à Ebolowa


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