Le leader des jeunes patriotes Charles Blé Goudé, est actuellement jugé à la CPI aux côtés de l’ex-président Laurent Gbagbo pour crimes contre l’humanité durant la crise post-électorale de 2010-2011.
En effet l’Una-Fesci, une amicale qui rassemble les anciens responsables de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, a vu le jour ce week-end à Abidjan. Parmi les invités, nous avons noté la présence de Guillaume Kigbafori Soro, actuel Président de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire et ancien Président de la Fesci entre 1995 et 1998.
Au cours de cette rencontre, le président de l’Assemblée nationale a reconnu que les membres de ce syndicat puissant des étudiants ont été à couteau tiré un moment pour des raisons politiques. « Oui, il fut un temps où pour des raisons politiques et idéologiques, il nous est arrivés de nous affronter », a déclaré Guillaume Soro devant un parterre d’anciens responsables de la Fédération estudiantine d’horizons politiques divers.
Face à ce constat, le Premier Ministre sous l’ère Laurent Gbagbo a prôné la réconciliation de cette grande famille des anciens étudiants et responsables d’associations d’étudiants. « Je suis très heureux d’être ici, a-t-il poursuivi, pour sceller la réconciliation entre tous les fils et toutes les filles de la Fesci. »
Pour montrer qu’il tient à cœur la réconciliation, le Président de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire a émis ce vœu à l’occasion de l’Una-Fesci que son successeur à la tête de la Fesci Charles Blé Goudé et adversaire pendant la crise post-électorale soit libre.
Les analystes politiques voient dans le discours de Guillaume Soro, le positionnement pour la présidentielle de 2020 en Côte-d’Ivoire. D’ailleurs le RACI, son principal mouvement de soutien l’a récemment appelé à se présenter à la présidentielle dans deux ans.
Selon le politologue ivoirien Arthur Banga, par ce discours rassembleur, Guillaume Soro tend la main aux anciens fescistes de sa génération, en quête de potentiels alliés s’il décidait de se lancer dans la course pour 2020. Guillaume Soro « n’a jamais rompu avec la Fesci », rappelle l’analyste, même si « tous ne le suivront pas ».
L’intéressé, en froid avec le parti au pouvoir, laisse pour l’instant planer le doute sur sa candidature.