Capitaine de la Côte d’Ivoire championne d’Afrique en 2015, Yaya Touré n’a plus remis les pieds en sélection. Très affecté par les critiques à son égard, le milieu de Manchester City s’est livré dans les colonnes de L’Equipe.
Avec Didier Drogba, il fait partie des joueurs les plus emblématiques de la sélection nationale de Côte d’Ivoire. Un héros qui a permis aux Éléphants de décrocher leur deuxième Coupe d’Afrique des Nations après vingt-trois ans de disette. Pourtant, Yaya Touré (32 ans) l’a mauvaise. Souvent pris en grippe dans son propre pays, le joueur de Manchester City a encaissé les attaques. Souvent muet face à ces piques, le Citizen a toutefois choisi de ne plus revêtir le maillot ivoirien, lassé d’être traîné dans la boue. Dans les colonnes de L’Équipe, Touré est enfin sorti du silence pour revenir sur une situation qui lui pèse énormément.
« Vous avez vu comment les gens m’ont traité en Côte d’Ivoire ? Ce qu’ils ont raconté sur moi, sur ma famille, sur mon frère Kolo ? Cela n’a pas arrêté. En plus, ils m’ont mis en opposition avec Didier Drogba, ont affirmé que c’est moi qui ne voulais pas qu’il revienne en sélection. Alors qu’Hervé (Renard) et moi n’avons pas cessé de l’appeler pour lui demander de reprendre sa place. Il n’est pas venu, et tout le monde m’a fait porter le chapeau. (…) On a dit que je m’étais battu avec Didier (Drogba), avec Zokora et même Kolo, mon propre frère… On a tout dit. Même que je faisais plus pour mon club que pour la sélection. (…) Et on m’a dénigré, même à travers des chansons, des hommes politiques se sont mis à m’insulter. Ça fait mal, très mal. La sélection, cela n’avait plus rien à voir avec le foot. »
Touché en plein cœur, Yaya Touré (99 sélections) refuse pourtant de confirmer sa retraite internationale. Un choix dicté par un amour de la Côte d’Ivoire plus fort que les critiques. « J’aime mon pays. Si ce n’était pas le cas, si j’étais rancunier, oui, j’aurais dit j’arrête. Mais c’est mon pays. Quand je rentre à Abidjan, ce n’est pas pour gagner de l’argent. Je peux te dire les primes que l’on touche après chaque match, je peux te dire quels problèmes on a avec nos clubs lors de chaque rassemblement en sélection, je peux te parler des grands sacrifices que je fais, que nous faisons tous, pour notre patrie. (…) Mais c’est mon pays, et même si je suis le joueur le plus insulté de ce pays, même si j’ai été la risée de tout le monde, je ne peux pas l’abandonner. » Le message est passé.