Lebledparle.com, Romain NONO
Dans une sortie sur sa page Facebook ce 20 janvier 2019, l’auteure des « Chroniques de Binkù », Louise Blanche Ngo Masso se dresse ouvertement contre le pagne arboré pendant la Journée de la Femme le 08 mars au Cameroun, et veut savoir ce que Chantal Biya –promotrice de celui-ci – a apporté aux femmes en souffrance dans le pays.
L’intégralité de son texte ci-dessous :
COUP DE GUEULE
Chantal Biya, depuis que les femmes sont violées et maltraitées au NOSO, qu’ont donc fait ses associations pour leur venir en aide?
Mais vous la verrez danser (la seule chose qu’elle sait faire d’ailleurs) le 08 mars comme si tout va bien dans son pays !!
Les femmes de mon Facebook qui publieront des photos arborant ce pagne seront tout simplement bloquées. Vous avez le droit de publier les photos que vous voulez, mais avant, retirez-moi de votre liste d’amis. Sinon ce jour avant de vous bloquer, je laisserai un dur message sur votre mur.
Ce jour, je vais m’armer d’un vocabulaire éprouvant pour vous faire passer le message, vous ressentirez pendant quelques instants ce que nos sœurs en souffrance dans ces régions ressentent depuis plus de 2ans!!
Réjouissez-vous et festoyez, c’est votre droit, mais sachez que vous auriez pu être comptées parmi ces multiples femmes humiliées dans ces régions en guerre
Vous auriez pu être comptées parmi ces femmes réfugiées dans les forêts ou dans les marchés publics parce que leur domicile a été incendié à cause de la guerre
Votre enfant aurait pu être compté parmi ces multiples orphelins de guerre, destinés à se battre dans les larmes et la peine pour survivre.
Quand une femme souffre injustement, toutes les femmes doivent l’épauler.
Le 08 mars n’est pas une journée de fête mais de réflexion, de commémoration.
Rappelez-vous ce visage de Monique Koumatekel,
Rappelez-vous ces images de nos sœurs traînées dans la boue au nord-ouest par nos militaires
Gardez en mémoire le visage de ce nourrisson couché dans un matelas sous une moustiquaire au milieu de la forêt…
Et retenez que porter ce pagne et vous réjouir serait une moquerie à l’endroit de ces femmes victimes du mauvais traitement de nos gouvernants, une insulte à l’égard de ces femmes qui marchent dos courbé, tête baissée, sous le lourd fardeau de l’humiliation et de l’abandon de nos pouvoir publics.
La solidarité c’est aussi de savoir respecter le malheur des autres !!!
Binkù la Nerveuse (Celles qui vont salir mon mur de ce pagne, verront leur mur doublement sali par mes commentaires ! )
