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Couverture Sante Universelle : Un nouveau choix d’échec

Dr Albert Ze

Le Cameroun octroie la gestion et l’implémentation de la CSU à une entreprise privée Coréenne, après moult tractations. Les fonds proviennent d’elle qui a jusqu’à la mi-avril 2021 pour obtenir une couverture de 60%. Le contrat a été signé  en catimini le 27 août 2020 à la Primature, avec l’entreprise privée Coréenne dénommée NTMC SA.


Dr Albert Ze
Albert Zé – capture photo

Dans une tribune publiée sur Facebook, le Dr Albert Zé, économiste de la santé fait une analyse sur la signature du contrat de la gestion et de l’implémentation de la CSU.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

La signature du contrat de partenariat avec la société santé universelle Cameroun suscite plusieurs réactions mitigées. Certains voient enfin le paradis sanitaire (au même titre que certains en ce qui a concerné « santé pour tous en 2000 »), pendant que d’autres comme moi voient une nouvelle occasion manquée de résoudre le vrai problème de notre santé.

Peut-on mettre en place une couverture santé universelle à l’état actuel de l’offre de santé?

Depuis plusieurs années, après une évaluation profonde du système de santé camerounais, il ressort que ce système de santé a besoin d’une véritable structuration (étape 1 sur le schéma). C’est un système qui n’est basé sur aucun fondement, ce qui lui permet d’être classé parmi les systèmes de santé les moins performants du monde depuis 20 ans (étape 3 non respectée). Par ailleurs, le pays ne dispose pas d’une offre de santé répondant aux besoins de la demande (Etape 2 non respectée). A cet effet, j’ai proposé (en 2017) un modèle d’intervention pour une meilleure offre de santé au Cameroun (schéma).

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On voit directement qu’en adoptant la mise en place d’une couverture santé universelle, le Cameroun opte de commencer par la fin du processus (étape 4); Ce qui constitue une manœuvre d’échec qui a été à l’origine de l’échec des précédentes interventions sanitaires.

Ce qu’il faut noter est que ces étapes doivent se suivre selon l’ordre indiqué. Par exemple, la réussite de l’étape 4 étant dépendante de la réussite des étapes précédentes, il n’est donc pas possible de commencer le processus en choisissant une étape de façon aléatoire. Comme toute construction, il est impossible de commencer une maison par la peinture car il n’existe pas de murs dès le départ.

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On peut donc clairement constater que le Cameroun a une fois de plus choisi l’option de l’échec à travers ce projet. La santé des camerounais restes une variable négligeable dans le modèle de développement actuel dans le pays. En conclusion nos dirigeants n’ont pas appris des précédents échecs.

Cependant, la plus haute autorité de l’État peut encore instruire au gouvernement de rectifier la copie.

NB : Albert ZE, Economiste de la santé, Fondateur de l’Institut de Recherche pour la Santé et le Développement (IRESADE).


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