Plusieurs résidents africains de la ville de Canton se plaignent d’être la cible des actes xénophobes. Ils disent être victimes d’expulsions arbitraires et d’interdictions d’entrer dans des commerces et sont parfois contraints de dormir dans les rues.
Les Africains de Canton, particulièrement nombreux dans cette métropole de 15 millions d’habitants de la province du Guangdong (sud), ont indiqué à l’AFP être victimes d’expulsions arbitraires et d’interdictions d’entrer dans des commerces. Ces derniers se disent victimes de discrimination en raison du Covid-19. Certains affirment sur le site des Observateurs avoir été victimes d’expulsions arbitraires et d’interdictions d’entrer dans des commerces. Ils ont raconté avoir été chassés de leur logement, puis refusés dans des hôtels. Certains disent ainsi avoir été contraints de dormir dans les rues.
Ces incidents sont survenus après que cinq Nigérians de Canton, testés positifs au Covid-19, se sont échappés de leur quarantaine. L’affaire avait déclenché un tollé et provoqué un déluge de commentaires xénophobes sur internet.
L’Union africaine dans un communiqué avait déjà exprimé « extrême préoccupation » et appelé Pékin à prendre « des mesures rectificatives immédiates », pour résorber le problème. De son côté, les États-Unis avaient dénoncé la « xénophobie des autorités chinoises ».
La Chine a rejeté le 12 avril 2020, par voie de communiqué, tout « racisme » et promis « d’améliorer » le traitement des Africains dans la ville de Canton. « L’amitié sino-africaine est profondément enracinée en Chine et incassable. Les autorités du Guangdong attachent une grande importance aux préoccupations relevées récemment par certains de nos amis africains. Nos amis africains seront traités de manière équitable, juste et amicale en Chine. Les autorités vont mettre en place un mécanisme de communication efficace avec les consulats étrangers à Canton. Elles s’opposent fermement à tout racisme et tout propos discriminatoire », a indiqué dimanche soir Zhao Lijiang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Soulignons que la Chine a largement endigué l’épidémie de Covid-19 sur son territoire. Mais elle reste sur le qui-vive face aux personnes arrivant de l’étranger, potentiellement porteuses du coronavirus et donc susceptibles de provoquer une deuxième vague épidémique.