Point n’est besoin d’être un politologue super-diplômé pour observer que les principaux partis politiques du Cameroun tant du côté du pouvoir que de « l’opposition » fonctionnent comme des groupes intégristes. Les militants-ouailles obéissent aveuglément à leur président-dieu, et ils le défendent jusqu’à l’humiliation et au reniement de leur propre personne. Tous ceux qui osent critiquer, s’opposer, ou dénigrer le président-dieu sont considérés comme des ennemis mortels et traités comme tels.
Connaissant parfaitement cette situation, les gouvernants camerounais, face à la rude guerre contre le coronavirus, auraient dû, pour véritablement mobiliser les populations du Cameroun autour de l’objectif de lutte contre le coronavirus, réunir autour d’une table de réflexion stratégique, les présidents-dieux des formations politiques. Un plan commun de riposte au coronavirus serait sorti de ces assises, assorti de mesures à faire appliquer par les populations. Chaque président-dieu se chargerait alors de mettre ses militants-ouailles en ordre de bataille.
Telles que les choses sont parties, avec chaque parti qui énonce son plan de riposte contre le coronavirus, l’inefficacité est garantie d’avance. Car aucune guerre ne peut être gagnée par une armée composée de plusieurs divisions antagonistes, ayant chacune à sa tête un chef, une stratégie et un trésor de guerre propres. Tous les présidents-dieux des formations politiques camerounaises doivent se rendre à cette évidence et se raviser rapidement, avant que le féroce ennemi ne prenne entièrement possession du pays pour le transformer en champ de lamentations.
Et si le président-dieux qui dirige le pays comme Chef d’Etat tarde à rassembler toutes les forces politiques autour de cette cause nationale cruciale, que les présidents-dieux de « l’opposition » lui tendent la main avec insistance, sans chatouiller ni blesser son orgueil. Que tous taisent leurs egos pour sauver le peuple camerounais. Car pour s’adonner à l’intégrisme politique comme ils se plaisent à le faire, il faut être vivant.
Charles MONGUE-MOUYEME