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Un collectif de médecins propose un nouveau traitement contre le covid-19 en Afrique

Abena Cam

La démonstration a été faite par la docteure Pascale Abena, porte-parole d’un collectif de 13 chercheurs au microphone de Radio France internationale(RFI) au cours du programme RFI Matin ce 6 mai 2020 .

Abena Cam
Pascal Abena (c) Droits réservés

 Un article scientifique a été publié dans le journal américain de médecine tropicale et d’hygiène(AJCMH) portant la signature des chercheurs. Il s’agit 13 médecins dont huit Africains, 4 Européens et un Nord-Américain.

 Au cours d’une interview qu’elle accordée à la chaine française, Pascale Abena, médecin des maladies infectieuses à Douala au Cameroun et par ailleurs porte-parole du collectif, est revenue sur l’article qui remet en cause le traitement actuel contre le covid-19.

En effet, après la survenue de l’épidémie du coronavirus en décembre 2020 baptisée plus tard par l’OMS pandémie du covid-19, le Pr Didier Raoult, infectiologue français a conseillé l’utilisation de la chloroquine, un médicament utilisé contre le paludisme en association avec l’azythromycine, un antibiotique.

Une association qui n’a de cesse de faire couler encre et salive. Comme mobile des débats ; le protocole pourtant approuvé jusqu’ici ne serait pas « approprié » surtout pour les pays africains.

Dans cette interview que Lebledparle.com a retranscrite, le médecin Pascale Abena apporte les arguments relatifs à la dangerosité de l’association hydroxychlroroquine- Azithromycine et propose un autre traitement adapté à l’Afrique subsaharienne.

 

Pourquoi adresser cet appel à la prudence aujourd’hui ?

Nous adressons cet appel à la prudence contre l’utilisation massive, incontrôlée et frauduleuse souvent dans l’automédication de l’association hydroxychloroquine- Azitromycine. L’Afrique, les gouvernements, à partir des précautions devant la violence de cette pandémie, ont autorisé la mise en route de ces résultats en entendant de voir venir les résultats de l’efficacité de cette association. Selon nous, cette utilisation massive est dangereuse parce qu’elle doit modifier, interférer, altérer les traitements de trois grandes maladies qui sont la malaria, la tuberculose et le VIH.

La chloroquine c’est un médicament qu’on connait bien en Afrique. Est-ce qu’il est encore utilisé contre le paludisme aujourd’hui ?

Non, dans les zones dont le chroroquino-résistant représente toute l’Afrique subsaharienne pour la sortie, la chloroquine, depuis un temps !

Alors pourquoi affirmez-vous que l’utilisation non contrôlée pourrait entrainer des résistances ?

Nous habitons dans une zone où la malaria sévit tout le temps. Les gens qui vivent en Afrique subsaharienne ont une petite quantité, une cératine quantité de malaria dans le sang en permanence. Et lorsqu’il y a donc infection autre comme un virus, c’est ça qui fait que la malaria se réveille et vous donne un accès aigu de paludisme. Et comme le taux de paludisme dans cette zone est déjà chloroquino-résistant, le traitement que l’on vous donne pour le coronavirus ne permettra pas de soigner cet accès de paludisme.

Est-ce l’utilisation non contrôlée de ces médicaments pourrait entrainer des résistances pour d’autres maladies ?

Alors, pas l’hydroxyclroquine, en revanche, l’azythromycine qui est associée est un antibiotique. Il se trouve que cette azythromycine est aussi un traitement de second choix pour la tuberculose. Et donc on se retrouve là aussi avec l’utilisation massive et incontrôlée de cet antibiotique azychromycine et maintenant le taux de tuberculose résistant.

Troisième chose, cette azythroromycine interfère le traitement le plus utilisé en Afrique contre le VIH. Donc autre problématique c’est de dire l’hydroxychloroquine-Azithromycine dans le coronavirus, attention, on va toucher à trois fléau de santé publique spécifiques pour lesquels le fonds global, le monde, le gouvernement, les populations ont fait tellement d’efforts. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Autre enjeu, autre menace, écrivez-vous, ce sont les médicaments frauduleux ; un trafic a été démantelé au Cameroun, ça c’est un vrai motif pour les médecins de votre collectif ?

Oui, pour ces faux médicaments répandus dans la rue, dans les quartiers, il y a eu des saisies notamment ici au Cameroun dans une ville qui s’appelle Bafoussam de toute une usine de fabrication de ce médicament de manière incontrôlée.

Que préconisez-vous aujourd’hui ?

L’association hydroxychloroquine-Azychromycine trouverait une efficacité réelle contre le coronavirus, nous pensons donc que pour l’Afrique, afin de ne pas déranger les traitements malaria, tuberculose, VIH, l’association (Quinine-Domicycline ?) serait plus appropriée pour l’Afrique.

Mais l’efficacité d’un tel médicament contre le covid n’est non plus prouvée à l’heure qu’il est ?

Non ! C’est donc pour ça qu’on dit qu’il faut faire de études, et comme on n’a pas le temps il faut faire vite, il faut protéger contre la malaria. Maintenant, si on dit on met Quinine-Domicycline pour l’Afrique en équivalent à l’hydroxychloroquine- Azitromycine, en second objectif, on va donc voir s’il a une efficacité qu’il produit. Ce qu’il faut bien comprendre est qu’à l’heure actuelle et dans un avenir proche, à long terme, on n’a pas encore trouvé un médicament qui serait directement antivirus au covi-19.

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