Le ministre de la Santé publique et celui de Recherche scientifique et de l’Innovation sont les plus accablés par le premier rapport d’audit de la chambre des Comptes sur l’utilisation des ressources du « Fond spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le Coronavirus ».
L’étau se resserre autour de plusieurs ministres du gouvernement de Joseph Dion Ngute. Le rapport d’audit sur l’utilisation des ressources du « Fond spécial de solidarité nationale » rendu public par la chambre des Comptes présente à bien des égards, des déficits budgétaires et une gestion peu orthodoxe des 180 milliards de ce compte d’affectation créé par le président de la République à la faveur de l’ordonnance No 2020/001 du 03 juin 2020 pour riposter contre la pandémie de Covid-19 au Cameroun.
Ce budget, souligne le rapport dont Lebledparle.com a consulté l’intégralité, a été reparti en 04 programmes concernant 24 chapitres budgétaires. Il a donc été question pour la chambre des Comptes, de « vérifier la mise en œuvre de 26 activités prévues dans le décret de répartition du Premier ministre ainsi que leur compétence ». Ainsi apprend-on que sur les 19 activités du Minsante, 18 ont été effectivement mises en œuvre. Les chiffres sont plus alarmants au Minresei où seulement 04 activités sur 07 ont été conduites.
La gestion du ministère de la Santé
Ont été passé au peigne fin, l’acquisition des marchés spéciaux et des équipements, le renforcement des mesures barrières, l’aménagement des centres ou encore la gestion de la quarantaine entre autres.
Après analyse, la chambre des comptes note ainsi une « opacité dans l’attribution des marchés », les « dépassements des crédits budgétaires initialement alloués à l’achat des tests », « les prix disproportionnés du transport des tests de dépistage » et des « commandes fictives ». S’agissant des commandes, le rapport d’audit fait par exemple état d’un marché public pour l’achat de 16 ambulances médicalisées à hauteur de 880 millions qui n’a pas encore été exécuté.
Le Minresi pas en reste
Le département ministériel dirigé par Madeleine Tchuinté est également épinglé par l’audit de la chambre de compte. En tête de liste de ses fautes de gestion, la production locale de la chloroquine et de l’azithromycine. Comme le précise le document, l’IMPM n’a pas été en mesure de produire localement lesdits médicaments. Par ailleurs, sur les 70 millions débloqués du le budget pour cette initiative, plus de 15 millions ont été utilisés pour les dépenses éloignés de l’objet.
En plus du Minsanté et du Minresi, le Mincommerce et le Minfi sont également évoqués par la Chambre des comptes. L’audition des personnels concernés par les 30 fautes de gestions retenues par la chambre des Comptes a démarré en début de cette semaine au Tribunal de la Cour suprême (TCS).