Dans un nouveau rapport sur la crise anglophone, le Think Tank crée par le milliardaire Georges Soros préconise des pressions ciblées pour amener les parties au dialogue.
« La crise anglophone au Cameroun : comment arriver au dialogue ? ». La question fait le titre du dernier rapport de International Crisis Group (ICG), rendu public de 2 mai 2019.
Pour y répondre, le Think Tank international spécialisé dans la prévention des conflits avance une palette de solutions.
Tout d’abord, ICG demande aux belligérants, gouvernement du Cameroun et séparatistes de « faire des concessions afin d’établir un minimum de confiance et d’inverser la spirale de la violence ». Ces analystes suggèrent aux autorités de Yaoundé de « soutenir une conférence générale anglophone pour permettre aux anglophones de nommer des représentants à un dialogue national tout en offrant aux anglophones non séparatistes la possibilité d’exprimer leur point de vue ».
Ce qui est loin d’être gagné, le pouvoir de Yaoundé faisant tout à fait le contraire : entraver la tenue d’une conférence générale anglophone à l’initiative du cardinal Christian Tumi.
Ensuite, Crisis Group demande aux « Européens et les Américains, en particulier [d’] envisager des sanctions ciblées contre les chefs de gouvernement et les officiers supérieurs de l’armée qui continuent d’entraver le dialogue (interdictions de voyager, gel des avoirs) et les séparatistes qui encouragent ou organisent la violence (procédures judiciaires) ».
ICG en appelle au « procureur de la Cour pénale internationale [qui] devrait ouvrir des enquêtes préliminaires sur les violations commises par les deux parties, afin de souligner que la poursuite de la violence aurait des conséquences judiciaires ». ICG appelle par ailleurs les Anglophones et les Francophones « qui préconisent le compromis », à faire pression sur le gouvernement et les séparatistes afin d’aboutir au dialogue.
Le Think Tank rappelle que le conflit, qui dure depuis plus de 20 mois, a déjà fait plus de 1800 victimes et provoqué le déplacement de plus de 500 000 personnes.