Réunis en visioconférence le 9 décembre 2020, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont penchés sur le rapport du Secrétaire général de cette institution, sur la situation et les activités du Bureau des Nations Unies dans l’Afrique centrale, et principalement au Cameroun où sévissent les crises dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis plus de 4 ans.
François Louncény Fall, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), dans le document présenté au conseil, relève que « la violence a persisté dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Dans ces deux dernières régions, on a continué de signaler des attaques contre les civils, perpétrées par des groupes armés non étatiques et par les forces de sécurité, notamment des exécutions extrajudiciaires, des actes de torture, des arrestations arbitraires, des destructions de biens, des attaques de représailles, des enlèvements et des viols et d’autres formes de violence sexuelle », peut-on lire.
La Russie se range derrière le Cameroun
Pour la Fédération de Russie, s’il est établi que « le problème anglophone trouve ses racines dans la période coloniale », la solution idoine et pérenne pourrait être trouvé autour d’une table, car, le règlement « des problèmes accumulés passe par la table des négociations ». La Fédération de Russie note dans la foulée que les États de la région Afrique centrale sont interdépendants, et que la secousse d’un pays peut avoir un impact sur un autre. Du coup, « il faut éviter d’interférer dans les affaires intérieures de ces États », insiste-t-elle.
La Chine dit non à toute ingérence
Selon le communiqué du BRENUAC « La Chine estime que la question des régions anglophones au Cameroun relève de ses affaires intérieures. Compte tenu de la nature du problème, la délégation a jugé que le Cameroun est capable de la gérer tout seul », lit-on.
Les USA outrés par les actes de violences dans le Nord-ouest et le Sud-ouest
Les États-Unis quant à eux se sont dits « profondément troublés » par la récente aggravation des attaques de groupes armés séparatistes contre des civils, y compris des incendies criminels et des enlèvements. « Dans ce contexte, la délégation a exhorté les dirigeants des groupes séparatistes et le gouvernement camerounais à prendre des mesures audacieuses pour renforcer la confiance et aller vers un dialogue constructif », informe l’ONU.
Selon le BRENUAC, la hausse de la violence dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord, combinée aux effets de la pandémie de Covid-19, a fait grimper le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire.
Celles-ci sont passées de 3,9 millions avant la pandémie à 6,2 millions à ce jour. Soit 2,3 millions de personnes de plus qu’au début de l’année.
Le plan de réponse humanitaire des Nations Unies en faveur du Cameroun, révisé pour 2020, nécessitait des crédits d’un montant de 391 millions de dollars. Mais seuls 43 % ont été reçus à la mi-novembre.