Après cette deuxième vidéo horrible d’une décapitation violente d’une femme à Muyuka , la classe politique s’indigne et condamne cet acte barbare. Lebledparle.com vous propose quelques réactions d’hommes politiques et d’acteurs de la société civile.
Hon. Rolande Ngo Issi : Stop aux atrocités dans le NOSO
« Comme tous les Camerounais de bon sens, j’ai été choquée par le massacre d’une compatriote à Muyuka dans la région du Sud-Ouest et dont la vidéo est devenue virale sur les Réseaux Sociaux. Je condamne fermement cet acte qui non seulement est d’une atrocité insoutenable, mais aussi inacceptable. Nous continuons à militer pour un retour définitif de la paix dans le NOSO car la guerre est sans issue et la paix n’a pas de prix. Que son âme repose en paix »
Cabral Libii condamne cette bestialité
« Encore une effroyable vidéo qui expose l’inhumanité, l’horreur…Elle serait un autre « aperçu » de cet autre visage de la crise en cours dans la partie dite anglophone du Cameroun. Mon Dieu! Je condamne avec fermeté cette bestialité! Non! Rien ne la justifie. Rien! »
Me Akeré Muna : c’est un acte barbare et inhumain
« Incapable de finir de regarder une vidéo absolument horrible. Un incident qui aurait eu lieu à Muyuka, dans la région sud-ouest du CMR. Mains attachées dans le dos, une dame est tuée à coups de machette. Quelle qu’en soit la cause, c’est un acte barbare et inhumain. Inacceptable! »
{source}<blockquote class= »twitter-tweet »><p lang= »fr » dir= »ltr »>Incapable de finir de regarder une vidéo absolument horrible. Un incident qui aurait eu lieu à Muyuka, dans la région sud-ouest du CMR. Mains attachées dans le dos, une dame est tuée à coups de machette. Quelle qu'en soit la cause, c'est un acte barbare et inhumain. Inacceptable!</p>— Akere Muna (@AkereMuna) <a href= »https://twitter.com/AkereMuna/status/1293297523193413633?ref_src=twsrc%5Etfw »>August 11, 2020</a></blockquote> <script async src= »https://platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>
Mariane Simon-Ekane interpelle Paul Biya
« Monsieur le Président Biya, il faut arrêter ces fous. Il faut les empêcher de nous décapiter, nous les Femmes, mères, sœurs, épouses du Kamerun. Y EN A MARRE !!! »
Me Félix Agbor Balla : «tuer nos populations au nom de leur libération est malheureux»
«Tuer nos populations au nom de leur libération est malheureux. Nous ne pouvons pas tuer les mêmes populations que nous prétendons vouloir libérer du joug de la dictature», déplore l’avocat défenseur des Droits de l’homme.
Christopher Formunyoh appelle à des efforts concertés et collectifs
«L’horreur, la cruauté et l’inhumanité totale s’abattent sur notre peuple et notre terre. À ce rythme, le peuple ou la terre seront-ils jamais nettoyés? Des efforts concertés et collectifs doivent être déployés pour mettre fin à cette guerre insensée, avec ses meurtres et ses atrocités. Insupportable!», a-t-il tweeté (Tweet traduit par google traduction).
Ilaria Allegrozzi condamne cette violence portée sur les populations
«Cameroun: vérification d’une vidéo horrible diffusée hier sur les médias sociaux montrant une femme à Muyuka, dans le sud-ouest, torturée par de présumés séparatistes qui lui ont tranché la gorge l’accusant d’avoir informé l’armée. Une violence indicible. Des sources affirment qu’hier, les séparatistes ont également décapité un homme à Ndop, dans le nord-ouest», a-t-elle tweeté (Tweet traduit par Google traduction).
Kah Walla
«Où trouver des mots ? Aujourd’hui, les Ambas ont coupé la tête, les mains…, des personnes soupçonnées, accusées, jugées et condamnées à la mort par hachage. Demain, les soldats ont tiré 1, 2, 3…15, 20 personnes suspectées, accusées, jugées et condamnées à la mort par balle», a tweeté Edith Kah Walla.
Serge Espoir Matomba
« Je condamne avec vigueur et fermeté les images insoutenables de la décapitation de deux jeunes femmes et d’un pasteur dans le NOSO qui défilent sur les réseaux sociaux pour servir d’instrument de propagande à leurs auteurs. Aucun combat ni lutte au nom d’aucun idéal ne peut justifier une telle barbarie primaire et rétrograde. Une enquête pour en identifier les auteurs urge dans ce sens afin d’établir les responsabilités. Les revendications liées aux questions de gouvernance ou de la forme de l’État n’ont pas besoin de se nourrir de pareils scénarios lugubres et inacceptables. C’est donc avec une vive émotion et une pensée émue que j’adresse mes sincères condoléances aux familles des victimes ».
Aristide Mono, politologue
« Consternation Totale !
L’horreur de Muyuka est la conséquence de la crise anglophone qui a pour cause/prétexte le problème anglophone.
Qui devrait empêcher ces horreurs ? C’est l’État. Qui devrait blâmer les auteurs de ces horreurs ? C’est l’État. Qui devrait résoudre la crise anglophone ? C’est l’État. Qui devrait solutionner le problème anglophone? C’est l’État.
Pourquoi l’État (Léviathan)?
Parce que le contrat social ou le pacte social fait de lui le garant de la sécurité ou du bien-être de la population.
Et si les horreurs persistent cela voudrait dire que l’Etat est en situation d’incapacité (à sécuriser son territoire et sa population). Quatre ans que ça dure, l’État est dépassé.
Et quatre hypothèses peuvent expliquer cette faillite
1- L’État est dans une mauvaise stratégie (mauvaises options)
2- Il manque de moyens (politiques matériels ou symboliques)
3- Il n’est pas assez froid
4- Il est de mauvaise foi
Pour moi (réaliste), la méthode (moyen) pour un retour à la paix dans le Noso importe peu. L’essentiel c’est la fin des horreurs, la fin de la crise anglophone et la fin du problème anglophone.
Rip petite sœur! »
Me Christian Bomo Ntimbane
Atrocités dans le noso, ça suffit, levons-nous, le 20 août 2020 !
Il y a quelques semaines, les États-Unis ont se sont arrêtés, le peuple s’est LEVÉ comme jamais auparavant : un acte d’horreur d’une indescriptible cruauté a été COMMIS sur leur territoire.
Un policier venait d’étouffer à mort un citoyen américain à l’aide de son genou, posé huit minutes sur son cou. C’est l’affaire George Floyd.
Cette levée populaire suivie d’interminables manifestations spontanées posaient le problème du respect de la vie humaine.
Ce d’autant plus que la victime était d’une communauté martyrisée comme celle des femmes. Il était noir.
Au Cameroun, une jeune fille ligotée, les bras sur le dos, vient d’être décapitée à la machette, le corps ensanglanté, traîné au sol.
Une image qui vient s’ajouter à celle d’une autre jeune fille, quelques jours plus tôt, qui a été retrouvée la tête tranchée après qu’une vidéo d’elle se tremoussant dans une buvette, a été vue sur les réseaux sociaux.
Il y a des mois, c’est le corps découpé d’une autre femme Florence Ayafor qui, après avoir été violée à l’aide d’objets et morceaux de bois, sera traînée dans la rue.
Avec l’apparition des images de cette jeune fille, hier, on serait attendu à une levée d’indignation des Camerounais, non pas pour des motivations politiques, mais pour manifester notre humanité.
En lieu et place quelques, on y aperçoit quelques timides condamnations sur les réseaux sociaux, plus grave, la mort de cette jeune dame devient un instrument de justification politique de l’option de guerre qui a montré ses limites par les soutiens du régime.
Peuple Camerounais, mieux hommes et femmes du Cameroun, où est notre humanité ?
Ne pouvons-nous pas nous lever, sans considération politique ou partisane, pour demander des comptes au pouvoir de Yaoundé sur sa gestion de la crise anglophone à l’origine de cette guerre et ces crimes odieux ?
Car c’est bien celui qui gère un pays qui est responsable de ce qui s’y passe. C’est au régime Biya de donner des explications au peuple souverain.
Aux États-Unis, c’est Donald Trump et son gouvernement qui ont été interpellés par le peuple sur la mort de George Floyd alors qu’il s’agissait d’un acte posé par un policier anonyme.
Trump n’a pas dit que c’est la faute aux policiers comme serait tenté de dire ces thuriféraires du régime en renvoyant la faute aux sécessionnistes.
Camerounais, Camerounaises, ces scènes macabres quotidiennes dans les régions du Noso ne doivent pas nous laisser insensibles et indifférents à ce point.
Nous sommes à la limite inhumaine et égoïste.
Ce qui se passe dans le Noso, en réalité ne nous préoccupe pratiquement pas et ne nous émeut pas plus que ça.
Si tel n’était pas le cas, nous nous serions levés depuis, pour exiger du régime Biya de tout mettre en œuvre pour stopper cette guerre.
Ces images qui circulent, sans éveil citoyen, participent à la banalisation de la mort et toutes sortes de traitements inhumains et dégradants dans la conscience collective et surtout de nos enfants.
Si nous ne nous levons pour leur dire et montrer que ce qui se passe sans le Noso, est inadmissible et intolérable dans notre pays, soyons-en sûrs, nous sommes en train de fabriquer aussi les monstres de demain.
Notre atonie face à ces cruautés contribue à la banalisation de la vie et du genre de mort au Cameroun.
C’est pourquoi, au-delà de nos chapelles politiques,
Levons-nous ! Frères et sœurs du Cameroun de l’intérieur et de la diaspora.
Sortons pacifiquement comme dans les rues le 20 août 2020 pour demander une médiation internationale africaine pour la guerre dans le noso et la création d’un tribunal spécial pour rechercher et juger les auteurs de crime commis au cours de cette guerre.
Christian Ntimbane Bomo
Société Civile Critique.
Yvan Gaon Issekin, politologue
« La violence subie par les femmes au NOSO présente paradoxalement une défaite de l’ambazonisme armée. Ces femmes deviennent le boûc émissaire d’une puissance de l’impuissance ambazonienne, en recevant les coups qui sont en réalité destinés aux soldats qu’ils ne peuvent atteindre ! J’ai juste un regret, à savoir ne pas entendre les femmes s’indigner autour des féminicides des zones de guerre d’ici alors qu’elles sont promptes à crier aux féminicides ailleurs! »
Mamadou Mota demande que cette barbarie cesse
« La vidéo d’une violence inouïe circule sur la toile et montrant une jeune femme effroyablement assassinée à la machette par des hommes non identifiés.
Il s’agit là clairement d’un assassinat prémédité au motif de vulgariser l’horreur. Nous y sommes arrivés et chaque jour nous nous enfonçons davantage dans la déshumanisation ou les femmes payent le prix fort.
Je condamne avec la plus grande fermeté cette promotion de la mort par atrocité et cette publicité misogyne où une femme subit la mort sans nécessité.
Que cette barbarie cesse dans les cœurs car elle est le levain de cette violence injustifiée.
Mes sincères condoléances à la famille de la victime »