Face à cette situation préoccupante, le député Cavaye Yeguie Djibril, chef du bureau de la Chambre, a pris l’initiative de créer un comité ad hoc chargé d’évaluer la gestion administrative et financière de l’Assemblée nationale. L’image de l’Assemblée nationale du Cameroun est sérieusement ébranlée par une série de problèmes. Des crises de gestion administrative, des allégations de participation de certains députés dans des réseaux de trafic, et maintenant une crise financière viennent assombrir la réputation de l’institution. Le bilan financier inquiétant a poussé le président du bureau de la Chambre à créer un comité spécial chargé d’évaluer la situation.
Création d’un comité d’évaluation
Sous la supervision du député Théophile Baoro, l’un des vice-présidents, le comité a pour mission de mener une évaluation complète de la gestion administrative et financière de l’Assemblée nationale. À l’issue de cette évaluation, le comité devra proposer des solutions pour remédier aux dysfonctionnements identifiés. Le comité a trois semaines pour rendre ses conclusions, jusqu’au 30 septembre. Selon des informations provenant d’enquêtes médiatiques et citées par Journal du Cameroun, le budget de l’Assemblée nationale pour 2023 s’élève à 29,6 milliards de francs CFA. Bien que l’enveloppe budgétaire ait augmenté par rapport à l’année précédente, il semblerait que l’institution soit sur le point d’épuiser ses réserves financières. Une grande partie du budget aurait déjà été dépensée, laissant peu de marge de manœuvre pour les dépenses à venir.
Un passé de dérives et de scandales
Les problèmes financiers actuels sont en partie attribuables à des années de gestion administrative et financière déficiente. Au cours des années 2012, 2022 et 2023, des dettes s’élevant à près de 22 milliards de francs CFA auraient été identifiées par les contrôleurs de l’institution. Des problèmes tels que l’usurpation de pouvoirs, des irrégularités dans l’attribution de marchés publics et des augmentations de salaires non autorisées ont également été signalés.
La crise financière qui frappe l’Assemblée nationale du Cameroun souligne l’urgence de mettre en place des réformes administratives et financières rigoureuses pour assurer une gestion transparente et responsable des fonds publics. Les enquêtes en cours et les évaluations du comité ad hoc seront cruciales pour identifier les problèmes profonds et formuler des solutions concrètes.