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Droit de réponse : « Personne n’aurait donné Magloire ONDOA vainqueur », les GPAL à Raoul DJIMELI

GPAL 2015

Dans une lettre adressée au Comité d’organisation des Grands Prix des Associations Littéraires (GPAL),  intitulée « L’urgence de repenser les GPAL », l’écrivain Camerounais Raoul DJIMILI qualifie ce prix qui récompense des auteurs contemporains depuis 2013 au Cameroun, de prix « Deux poids deux mesures. »


GPAL 2015
GPAL – DR

Dans cette lettre publiée le 5 septembre sur lebledparle.com l’auteur estime entre autre que, les livres publiés au pays et récompenssés aux GPAL n’ont pas la même force que ceux publiés à l’étranger. Pour combler ce déficit dans lequel les « éperviers » joueraient contre les « poussins », il propose aux GPAL de scinder le prix : Un pour les éditeurs locaux (Afrique) et un autre pour les éditeurs étrangers ou à défaut, il propose de les garder toujours ensemble mais de créer un prix pour les éditeurs locaux. Un prix spécial qui va challenger les éditeurs locaux, et donc, la littérature produite au pays. L’écrivain demande également aux GPAL d’être vigilant, car pour lui il y a plein d’associations qui n’existent pas et qui continuent de postuler aux Gpal. A cette lettre de l’écrivain Raoul DJIMELI, le comité d’organisation des GPAL répond :

Cher Monsieur Djimeli,

Soyez assuré que votre lettre a reçu dans l’Equipe toute l’attention qu’elle mérite. Nous mettons un point d’honneur à répondre de la plus cordiale des manières à tous les auteurs et associations qui prennent le temps de nous écrire, aussi bien du Cameroun que du reste du monde.

Avec votre permission, nous souhaiterions ne pas réagir sur vos avis concernant certains auteurs et ouvrages Présélectionnés aux GPAL 2016, par crainte d’influencer d’une manière ou d’une autre la CTP (Commission de Tri Préliminaire), s’entend le pré-jury en charge de dégager les livres Nominés de l’édition en cours.

Cela dit, commençons par là où vous avez chuté. Nous regrettons un peu, que pour une initiative aussi sérieuse qu’une « lettre ouverte », vous n’ayiez pas pris le temps de jeter un œil sur le Règlement. Concernant votre constat de certains auteurs qui auraient été présélectionnés par leur propre association, le Règlement GPAL de la première édition l’interdisait formellement, cependant, dès la deuxième édition, en considération de certaines circonstances (ex : ne serait-il pas mieux qu’un ouvrage de Droit soit présenté par une association de juristes, même si l’auteur en est membre ?), et à la demande instante de nombre d’associations qui trouvaient tout à fait légitime de promouvoir eux-mêmes leurs propres auteurs, cette prédisposition, sans être changée en totalité, a été revue en cette formulation :  « Les associations postulantes ne pourront proposer de lauréat qui soit membre de leur affiliation, sauf autorisation de l’Equipe des Gpal conséquente à une étude de cas. »  (Règlement GPAL, Art 12)

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Quant au nombre de livres Nominés, que vous arrêtez catégoriquement à six, voici ce qui est écrit dans l’Art. 16 du Règlement en cours : « La Ctp (Commission de tri préliminaire constituée de quelques membres de l’équipe des Gpal et éventuellement des associations lauréates de l’édition précédente) se chargera de dégager au moins six ouvrages parmi les plus brillants (soit trois propositions dans la catégorie Recherche et trois autres dans la  catégorie Belles-Lettres). Ces six ouvrages (au moins) seront alors consacrés Nominés, et seront ensuite acquis en exemplaires suffisants et transmis respectivement aux membres du Jury. »

Nous espérons, puisque votre lettre est censée être ouverte, que vous voudriez bien apporter ces deux précisions aux autres lecteurs.

Pour le reste, c’est-à-dire votre appréhension de ce que certains écrivains déjà célébrés ailleurs ne fassent ombrage aux auteurs locaux, et votre demande tout à fait compréhensible d’accorder plus de place aux auteurs et notamment aux jeunes auteurs camerounais, nous nous souvenons avoir déjà échangé avec vous à ce sujet l’année dernière. Mais encore, l’histoire même des GPAL, que vous êtes supposé connaître, répond de fort belle manière à votre préoccupation.

Dès la première édition, nous avions déjà en Finale deux auteurs expatriés, français notamment ; et si l’on ne s’en était tenu qu’aux faits d’armes jusque-là engrangés par chacun des auteurs Nominés, personne n’aurait donné Magloire Ondoa vainqueur dans la catégorie Recherche, ou encore Eric Mendi dans la catégorie Belles-Lettres, quand on sait par exemple que ce dernier n’était encore qu’un parfait inconnu, et que le favori lui jouissait déjà d’une renommée incontestable, ayant publié plusieurs ouvrages notoires, avec encore à son actif 36 ans d’enseignement de Littérature, et un Doctorat décroché à Bordeaux en 1972 (il paraît que Mendi n’était pas encore né). Voilà une preuve que le génie n’a pas d’âge, et qu’il est même très souvent du côté de la jeunesse, si cela peut vous rassurer.

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Aux GPAL, nous jugeons le maçon au pied du mur ; s’entend que le livre est considéré non pas sur la base de la réputation de l’auteur ou de l’éditeur, mais strictement sur la valeur de son contenu. Autrement, vous convenez avec nous que l’ouvrage d’une certaine Calixthe Beyala, présélectionné en 2014, serait passé finaliste et peut-être même lauréat. Et toujours à la même édition, on a vu un écrivain « local », Charles Salé, l’emporter face un auteur récemment distingué sous d’autres cieux et dont le livre avait été publié par un éditeur de grande renommée. Encore en 2014, un certain J. Shenga est passé finaliste avec un recueil de nouvelles auto-publié, qui n’avait en lieu et place du nom de l’éditeur que son propre nom : preuve encore qu’aux GPAL seul le contenu du livre compte.

GPAL 2015, l’année Tram 83. Beaucoup de Camerounais n’auraient certainement pas apprécié que Fiston Mwanza Mujila, jeune primipare,  eût volé la vedette à Eugène Ebodé, native son, dont la course s’est arrêtée à la phase des Présélections. Pourtant l’avenir aura donné raison à la CTP et au Jury des GPAL 2015. Quelque temps après son sacre au Grand Prix des Belles-Lettres, Tram 83 faisait l’objet d’autres distinctions tout aussi prestigieuses à travers le monde.

Nous espérons que vous trouverez réponses à vos questions dans ces petits rappels historiques.

Pour ce qui est de votre appel à mettre davantage en exergue les jeunes auteurs au niveau local, votre demande n’est pas tombée dans des oreilles de sourds, nous y pensons. Time will tell.

Cordialement.

L’Equipe des GPAL (gpalprix@gmail.com)

Douala, 05 septembre 2016

Raoul Djimeli
Raoul DJIMELI

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