Bissé Ngosso Brice âgé de 15 ans, et élève de la 4ème espagnole 2 au lycée de Nkolbison a violemment assassiné son professeur de mathématiques Njomi Tchakounté Boris en lui assénant plusieurs coup de poignard mardi 14 janvier 2020. La victime ira succomber à ses blessures aux portes du Centre hospitalier de Yaoundé (CHU).
Où va l’argent alloué aux infirmeries dans nos établissements scolaires au Cameroun? Serait-on tenté de demander, au regard des circonstances à la fois tragiques et lamentables qui ont vu sieur Njomi passer précocement de vie à trépas à l’âge de 26 ans.
S’il est vrai que son propre apprenant Bissé Ngosso Brice est le principal responsable de son décès en ce sens qu’il est l’auteur de ce crime abject, il n’en demeure pas moins vrai que les lenteurs observées dans la prise en charge de la victime et l’absence des soins de premiers secours au sein du lycée classique de Nkolbison ont aussi indirectement eu raison du jeune diplômé de l’École normale supérieure de Yaoundé.
Cette thèse est corroborée par le récit relaté hier par un enseignant de l’établissement à la rédaction de Lebledparle.com qui s’y est rendue.
«Moi j’étais en 4èmeChinois, je suis passé par là, il faisait son cours. Quelques minutes après, j’ai quand-même vu quand il sortait avec l‘élève. Je ne sais pas comment ça s’est passé, après il m’appelle et me dit :’’grand prof, grand prof l’élève m’a poignardé’’, je me suis retourné, le sang coulait comme le ruisseau. On a amené l’enseignant à l’infirmerie. Après, comme ça n’allait pas, le proviseur a pris son courage et a démarré son véhicule à trois reprises mais celui-ci refusait d’obéir. Il s’est mis à pleurer à chaudes larmes et a même appelé le censeur de lui venir aux secours. Le Secrétaire a amené sa voiture et on l’a conduit (l’enseignant blessé, Ndlr) à l’hôpital.»
Le film du drame, tel que narré par cet encadreur révèle donc que le défunt prof de matchs n’a aucunement bénéficié de soins de premier secours. L’infirmerie du lycée classique de Nkolbisson a été totalement incompétente face à son cas. L’homme se vidant de son sang a dû être conduit au CHU de Ngoa Ekelle, lieu où il trouvera la mort avant même d’être admis aux urgences.
Au sein de l’opinion publique, certains intellectuels à l’instar du Dr Albert Ze partagent ce point de vue.
Les spéculations post mortem ne ramèneront pas le disparu. Cependant, il s’avère plus que nécessaire de tirer la sonnette d’alarme afin qu’à l’avenir tous les lieux d’acquisitions soient équipés en ressources humaines et médicales susceptibles de sauver des vies. Ce, d’autant plus qu’il existe un budget alloué chaque année à cette fin.