« L’Udc par ma voix, adresse à toutes, à tous, son sentiment de respect… »
« Le ciel, le cœur ou l’âme des sympathisants, militants, responsables politiques et élus du Sdf est tout gris, chargé de peine, de douleur en cette matinée du 13 Juin 2023 qui se lève avec la nouvelle répandant le rappel à Dieu, de leur président national, John Fru Ndi. La famille politique camerounaise des hommes et des femmes qui se sont démarqués en 1991, avec le retour au multipartisme s’en trouve affectée : L’Udc étant partie, par ma voix, adresse à toutes, à tous, son sentiment de respect, en hommage aux chemins que l’Udc et le Sdf sous la guidance du Chairman ont parcouru ensemble. En tant que politique, puisse les nombreux, riches enseignements et leçons, qui ont jalonné ces plus de 30 ans d’histoire politique de notre pays, continuer à nous inspirer : la révolution n’étant pas terminée ! En tant que croyante, je m’en remets à Dieu, le Très Miséricordieux ; Puisse-t-il accueillir auprès de Lui, le Chairman ! »
Patricia Tomaïno Ndam Njoya, président national de l’Udc
« Le Cameroun perd un de ses principaux entrepreneurs politiques»
« Tout en souhaitant toutes nos condoléances à sa famille politique et à sa famille biologique, le Cameroun perd là un de ses principaux entrepreneurs politiques de la nouvelle ère du multipartisme depuis plus de trente ans. Un patriarche. Il a su défendre ses convictions politiques ancrées à Gauche sans jamais compromettre la paix et l’unité nationale. Il a contribué à l’instauration d’une démocratie apaisée en étant juste un adversaire politique et non pas un ennemi. La représentation de son parti au niveau parlementaire a été constante bien que déclinante. Il a su faire du Sdf un parti de gestion. Nous ne pouvons que souhaiter à ses successeurs de poursuivre dans cette lancée afin de reconstruire cette famille politique républicaine utile à notre jeune démocratie »
Jean-Baptiste Amvouna Atemengue, maire Rdpc de la commune de Ngoumou
« Un leader qui a su passer la main avant de quitter la scène… »
« Je garde de ce grand leader politique avec qui j’ai étroitement collaboré pendant de longues années l’image d’un combattant acharné et infatigable. Je garde également l’image d’un leader républicain qui a travaillé dans le sens de l’unité et de l’intégrité de notre pays. Grâce à lui, le pays n’a pas basculé dans la guerre civile après la présidentielle de 1992 alors que des cadres du parti l’y poussaient. Je garde enfin l’image d’un leader qui a su passer la main avant de quitter la scène. C’est une grosse perte pour notre pays. May his soul rest in perfect peace ».
Maïdadi Saïdou, membre du bureau politique de l’Undp
« C’était un homme courageux épris de justice et de paix »
« Le Cameroun perd un homme d’Etat très attaché à la sauvegarde de l’Unité et l’indivisibilité de notre pays. Comme si c’était hier, je le revois encore rappeler ce principe fondamental de la vie politique de notre Nation, le 16 novembre 2016 à la Commercial Avenue à Bamenda devant une foule bigarrée qui revendiquait son onction pour des voies peu recommandables dans la vie républicaine. Armé d’ une conviction inébranlable pour le respect sacré de l’ unité et de l’indivisibilité du Cameroun, il affirma avec fermeté son opposition à la déstabilisation du Cameroun et de ses Institutions. Il faut dire que le Chairman n’a jamais voulu voir le sang des Camerounais couler pour servir de stratégie à la conquête du pouvoir par des voies insurrectionnelles. C’était un homme courageux épris de justice et de paix qui s’éloignait des extrémistes et des va-t-en guerre qu’on retrouve de plus en plus dans la scène politique camerounaise aujourd’hui. Le Chairman sera toujours considéré comme un modèle et acteur majeur de la modernisation institutionnelle du Cameroun. Au nom de l’Union des populations du Cameroun et à mon nom personnel, j’émets le vœu que par la médiation de nos Ancêtres, sous la bienveillance des pères fondateurs de notre Nation, il puisse contempler la félicité éternelle ».
Robert Bapooh Lipot, Secrétaire général de l’Upc
« La fin tragique d’une génération d’intrépides »
« À la suite des professeurs Ngwasiri, Tazoacha Asonganyi, du Bâtonnier Ben Muna, des honorables Mbah Ndam, Awudu… et tant d’autres avec qui j’ai eu l’honneur de militer, mais surtout de lutter au sein du Social democratic front, le départ du Chairman marque la fin tragique d’une génération d’intrépides. Ces illustres combattants qui ont posé les jalons, donné le ton et un sens républicain à la lutte de libération du Cameroun du joug du néocolonialisme, de la mal gouvernance et de l’autoritarisme. Le Chairman qui casse ainsi sa pipe n’aura pas échappé à la dure loi de l’usure du temps. Il n’aura pas survécu à ce régime. Il aura même plié l’échine car sous la dispensation du défunt, le Sdf aura étonnamment mis de l’eau à son vin ces temps derniers, un peu comme en désespoir de cause. Maintenant je comprends pourquoi. Le Chairman était d’ores et déjà gagné par la fatigue du temps des adieux. Il s’en est finalement allé. Je choisis de garder de cet illustre, le souvenir d’un leader qui crut en le Cameroun et en les vertus du « Power to the people » comme clef de voûte d’un véritable État de droit. Mon intime conviction est que si le Chairman et ses compagnons de lutte, ces têtes bien faites, droits sur leurs bottes avaient accédé à la magistrature suprême de notre pays en 1992, pour sûr, le visage du Cameroun aurait radicalement changé, dans le bon sens. Pour sûr la guerre ambazonienne n’aurait jamais vu le jour. Pour sûr l’on ne ferait pas face à ce tribalisme rampant, véritable poison déjà palpable en son temps et exacerbé aujourd’hui par hargne de confiscation du pouvoir d’ un côté et de l’autre, le désarroi d’un peuple exténué du diktat des mêmes mousquetaires, avec les mêmes têtes, les mêmes tares et avatars qui nous font tourner en rond, depuis 40 ans. Le peuple camerounais n’a-t-il pas eu de chance? Ou alors sont-ce ces intrépides, ces bien aimés compagnons de lutte et moi-même qui surestimâmes la soif de liberté de notre peuple ? Tu as fait ta part chairman. Dieu ait ton âme ».
Alice Sadio, femme politique
« Acceptons son départ et acceptons qu’il parte dignement »
« C’est avec consternation que les Camerounais ont appris la mort du Chairman. Juste pour dire qu’il était malade depuis quelques temps, il a tenu bon face à la maladie ! Malheureusement, Dieu en a décidé autrement. Acceptons son départ et acceptons qu’il parte dignement, c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter. Repose en paix, Chairman ».
Adeline Djomgang, Secrétaire générale du Sdf
« Un grand patriote qui aimait le Cameroun »
« C’était quelqu’un de jovial, quelqu’un d’ouvert, qui aimait le contact, qui était un grand patriote qui aimait sincèrement le Cameroun. Il l’a d’ailleurs démontré à deux reprises. La première, c’est quand il aurait pu, après les élections de 1992, aller vers une guerre civile. Tout le monde l’y poussait, y compris les cadres du Sdf. Des gouvernements, comme celui de Sani Abacha au Nigeria voulaient absolument que le Cameroun bascule vers une guerre civile. Et il a dit qu’il ne gouvernera pas le Cameroun sur le sang des Camerounais. Et la deuxième fois, c’est quand la sécession armée a démarré, ils ont voulu que le Sdf soit la branche politique de cette sécession, ce qu’il avait fermement refusé. Et ça nous a valu toutes les attaques sur sa personne. »
Joshua Osih, premier vice-président du Sdf
« Le Sdf ne mourra jamais »
« C’est dommage ! Son décès va prendre le dessus sur tout. Mais l’on aurait souhaité qu’il mourut dans un contexte le plus favorable, agréable pour lui faire des adieux avec beaucoup d’auréoles pour tout ce qu’il fait pour le pays et, notamment, pour le parti. L’on va s’efforcer de le faire. C’est quand même dans un contexte trouble dans le parti où il y a beaucoup de tiraillements. Ma réaction comme tout bon camerounais et digne fils du Sdf, c’est le regret. Mais je dois dire que c’est un défi pour tous et ceux qui se réclament, actuels dirigeants du Sdf de faire ce dont ils sont capables pour porter faut le flambeau de ce parti. Parce que c’est de cette manière-là que l’on fera que Fru Ndi ne soit en aucun cas mort ; que le Sdf ne soit jamais mort et qu’il soit plus fort que jamais vivant et fort. Pour tenter de reconquérir la place qui est la sienne sur l’échiquier politique national ».
Etienne Sonkin, Sénateur Sdf.
« Son parti politique doit savoir préserver l’héritage qu’il a laissé »
« Nous venons de perdre une des plus grandes figures de l’histoire politique du Cameroun des 40 dernières années qui aura marqué la vie politique par un courage exceptionnel dans un contexte d’alternance politique. Mr Fru Ndi est vraiment l’un des éléments accélérateurs de ce que l’on a appelé au Cameroun, le processus de démocratisation. En termes de figures politiques, il y en a d’autres dont Ekane, Yondo black, Puis Njawe, Djeukam Tchameni…Mais il est le faciès politique majeure qui a incarné dans les années 90 ou de braises, les aspirations politiques d’une majorité des camerounais et a évité d’emprunter les voies de la violence que lui avaient proposé certaines puissances impérialistes occidentales. Pour persévérer la paix et une dynamique institutionnelle. Au moment où il quitte la scène, il faudrait que son parti soit à la hauteur de son combat et sache préserver l’héritage qu’il a laissé. Toutefois cela semble ne pas être le cas étant donné les batailles qui ont pignon sur rue dans le cadre de sa succession ».
André Banda Kani, président du Nouveau mouvement populaire (Nmp)