BAT Cameroun, propriétaire légal depuis 1994 d’un terrain de 10 hectares situé dans le quartier huppé de Bastos à Yaoundé, vient de se voir dépossédé de son bien par deux arrêtés ministériels successifs. Le premier, daté du 25 avril 2024, confisque partiellement 4,27 hectares au profit de trois familles. Le second, tombé le 20 juin, annule purement et simplement le titre foncier de BAT sur l’ensemble des 9,92 hectares.
Avec 100 milliards de FCFA de contributions fiscales sur les cinq dernières années et 16 000 Camerounais impliqués dans sa chaîne de valeur, BAT Cameroun est un pilier de l’économie nationale. Cette attaque contre ses intérêts jette un climat malsain dans le secteur des affaires au Cameroun.
BAT contre-attaque
Face à ce qu’elle considère comme une spoliation, BAT Cameroun ne compte pas rester les bras croisés. L’entreprise a engagé « les actions administratives, juridiques et diplomatiques nécessaires » pour faire valoir ses droits. Une bataille juridique qui s’annonce épique et dont l’issue pourrait redéfinir les relations entre État et investisseurs au Cameroun. BAT Cameroun met en garde « toute personne qui aurait été contactée au sujet de la vente de ce terrain ». Un message à peine voilé aux éventuels bénéficiaires de cette expropriation controversée. L’affaire défraie la chronique depuis quelques jours mais, n’a sans doute pas encore livré son dénouement.