Christian Penda Ekoka, président du Comité de gestion de l’initiative Survie Cameroun a publié le mercredi 27 janvier 2021, l’intégralité du rapport de l’audit financier de cette opération. Les conclusions de ces travaux menés par le cabinet français « ACDB Consulting » font jaser sur la scène politique. L’économiste Dieudonné Essomba à travers les réseaux sociaux s’est invité dans ce débat, évoquant les limites de la démarche du leader du Mrc, Maurice Kamto et son allié Penda Ekoka.
Selon ce qu’écrit le statisticien, le premier document que devait rendre public le MRC, est « le compte d’emploi », qui selon lui est le seul capable d’apporter de la lumière sur toutes les incompréhensions : « Audit de survival : où est le compte d’emploi ? » s’interroge-t-il avant de poursuivre
« Quand quelqu’un a recouru à la mendicité publique pour une opération sociale, la première chose qu’il doit faire, c’est de présenter le “compte d’emploi”. C’est le premier document de transparence qui va fonder toutes les analyses postérieures. Le compte d’emploi recense, d’une part, les recettes obtenues, avec leur origine, d’autre part, les utilisations qui en ont été faites. C’est au vu de cette pièce et seulement d’elle qu’on peut entamer une opération d’audit comptable et financier », explique Dieudonné Essomba.
Dans son déroulé, il donne la procédure à suivre pour produire le document su évoqué : « On valide les ressources, en permettant aux divers contributeurs de vérifier si leur argent est arrivé à destination ; On valide les dépenses, en s’assurant que les dépenses ont été effectivement faites, sur la base des pièces justificatives, ou des éléments probants ; On confronte les dépenses aux recettes et en cas d’excédent d’exploitation on regarde la caisse ; On définit enfin la destination de cet excédent, ou on chercje des moyens pour rembourser la dette », peut-on lire.
Pour lui, il n’existe pas d’autres méthodes pour faire un audit comptable et financier, même s’il faut noter qu’ici, on peut également procéder à d’autres audits, comme : « l’audit des procédures, en vérifiant si les divers décaissements ont respecté des procédures préétablies ; l’audit économique, qui porte sur la pertinence des actions engagées : ici, on ne juge pas de la sincérité des comptes, mais de la conformité des dépenses engagées avec l’objet de l’opération, etc. »
Pour conclure, l’économiste soutient que « ce que Penda Ekoka et Kamto nous ont présenté n’a rien à voir avec un audit », car, « Nous sommes ici, clairement, en présence d’une tentative de soustraction à un véritable contrôle. Il s’agit de créer un faux écart mal justifié, pour attirer la population sur une fausse piste, et de créer la confusion, alors même que la structuration d’un véritable audit aurait établi la cause de tout écart. Les quidams veulent créer la confusion de manière à échapper à un autre contrôle, un vrai, celui-là, car nous sommes bel et bien en présence d’une escroquerie en bande organisée ».
Rappelons qu’à la détection des premiers cas de Coronavirus au Cameroun, le président national du MRC, Maurice Kamto avait lancé une vaste campagne de collecte de fonds pour venir en aide aux familles camerounaises impactées. La destination voire la gestion de la somme colossale collectée avait suscité des doutes, des accusations tant dans les rangs du parti que chez leurs adversaires politiques. Face à ces rumeurs qui tentaient de jeter du discrédit sur l’intégrité des organisateurs, un audit financier avait été commandé. Les conclusions de ce dernier relèvent un trou financier de plus 217 millions de FCFA.